Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers:
Rome, ville ouverte, Naples, ville morte.
Sale affaire à l'écran. Ça défouraille sévère. Un porte-flingue à la retraite reprend les armes pour accomplir sa vendetta napolitaine. Mais le plus gros du carnage revient au réal. En adaptant lui-même sa BD, il étouffe son univers et ses personnages sous l'oreiller de ses ambitions esthétiques. Reste un film élégant et hyper-classieux, polar archétypal...aux personnages distants et sentencieux dans leur propos, figés dans leurs cadres. Le cadavre a beau être particulièrement bien maquillé, il demeure rigide et froid. On reste au bord du cercueil et on pleure devant la somptueuse composition de plan, les lumières, les décors, les costumes en imaginant une histoire plus humaine. Et on se dit qu'il est encore temps de faire la connaissance de ce récit, de son vivant, à travers la BD originale en papier...glacé.