Notes sur le film : 5x2 postule que le meilleur moment d’une relation se trouve juste avant qu’elle commence - idée exemplifiée par l’utilisation de la musique, qui clôt tous les chapitres, avec une couleur qui est en décalage et/ou en contrepoint avec l’humeur qui vient d’être présentée. Il n’y a bien que pour le dernier chapitre où la rencontre entre les deux personnages est accompagnée d’un morceau qui se marie bien avec le moment. Soit, en somme, tout le contraire des quatre périodes précédentes de ce couple adultère et foncièrement malheureux, où la veulerie d’un duo battu d’avance le dispute à la violence physique, psychologique ou verbale. Battu d’avance car François Ozon casse le concept d’inéluctabilité, supposant des causes menant à des conséquences (la séparation), en présentant une narration elliptique et surtout à rebours, qui permet de ne jamais vraiment justifier l'écart que l'on perçoit entre les deux futurs ex-amoureux. 5X2 démarre donc par la ruine du couple et se termine par sa naissance. Mais toutes les naissances du film comportent en elles une fin, soit concrète - la rencontre de Tedeschi-Freiss se fait aux dépens de la compagne de l’homme volage, jouée par Géraldine Pailhas - soit théorique - l’accouchement du fils est avancé à cause d'un problème potentiellement dangereux -, le film se charge d’une humeur foncièrement pessimiste sur l’Amour. Le film, pas déplaisant mais peu marquant, se signale par la performance particulièrement charnelle de Valeria Bruni Tedeschi en femme heurtée et contrainte.