On rentre dans « 7 jours pas plus » comme dans des petits chaussons. On retrouve un Benoit Poelvoorde en français moyen bougon et maniaque, on assiste à la rencontre de deux être que rien ne prédisposait à se croiser mais qui vont s’enrichir humainement l’un et l’autre, il y a de nombreuses touches d’humour dues aux sempiternels clivages culturels, le Nord est filmé de manière grisâtre et triste, une histoire d’amour improbable se noue entre deux personnages, … Bref rien de que du très attendu dans ce long-métrage français d’Hector Cabello Reyes qui réalise ici le remake du film argentin « El Chino ». Un gros succès en son pays où, en lieu et place d’un français et d’un hindou, c’était un argentin et un chinois qui se rencontraient.
On n’est donc jamais surpris par cette petite comédie mais, dès les premières scènes, le charme opère. On la trouve d’emblée sympathique à défaut d’être originale ou renversante. Et son argument principal, sa pièce maîtresse ou encore son cœur nevralgique est sans conteste Benoit Poelvoorde qui est encore une fois éblouissant de drôlerie dans un rôle qui lui va comme un gant, même si on a l’impression qu’il l’a déjà joué maintes fois. Mais, à l’instar d’un Bacri ou d’un Luchini, s’il incarne souvent des rôles semblables, il leur donne tellement de chair et leur apporte tant de petits détails qui les rendent singuliers qu’on ne peut qu’adhérer. De voir ce grand acteur belge qui sait finalement tout jouer s’emparer de son rôle favori et de lui apporter à chaque fois de nouvelles expressions dans la rouspetance ou la colère est un pur plaisir de spectateur. On ne voit que lui et, contrairement à d’autres films plus anciens, il n’en fait jamais trop ici.
« 7 jours pas plus » s’avère donc très drôle dans de nombreuses situations et nous détend gentiment durant une petite heure. Puis la machine se grippe un peu vers la fin. Le rire se fait plus rare, le rythme est moins vif et le scénario radote un peu. On n’aime guère non plus la vision faite de la police française très caricaturale comme celle du monde agricole. Et, les bobines passant, on se retrouve finalement face à une gentille comédie qui ne laissera pas forcément de traces dans les mémoires bien qu’elle fasse passe un moment agréable. Du niveau d’un bon téléfilm, on apprécie la façon dont les différences de cultures sont présentées avec humour et acuité tout comme le versant humaniste du long-métrage qui voit deux hommes opposés s’apprivoiser et apprendre l’un de l’autre. Au final, c’est juste sympathique mais c’est déjà pas mal.