No shoot-outs? That sounds like the stupidest ending
Je donne à 7 Psychopathes un overrated 8, mais je l'assume totalement. Déjà, j'avais pas envie de mettre 7 parce que le film s'appelle 7 Psychopathes (argument totalement merdique puisque j'ai mis 7 aux 7 Mercenaires, peut-être la changerai-je aussi) et j'ai trop pris mon pied pour mettre 6. Du coup, je lui ai mis la même note qu'à Bons Baisers de Bruges alors que ce dernier est indéniablement meilleur. Tentative de justification du mauvaise élève que je suis (et qui a fait une grosse bêtise).
Après la claque que fut In Bruges, j'attendais naturellement avec impatience la prochaine "tuerie" de McDonagh. Le temps est passé et je sentais très bien que les possibilités que je sois déçu avoisinaient les 75%. Quand je suis tombé par hasard sur l'affiche, une douce sensation m'envahit: un casting dingue et un concept con comme la Lune qui pourrait s'avérer jouissif (rien que la phrase "c'est comme les 7 Mercenaires mais avec des psychopathes" est le genre de connerie que j'adore). Enfin bref, tout ça pour dire que je savais déjà que j'allais voir le film même s'il risquait de ne pas être terrible (les critiques ont d'ailleurs été plutôt mitigés). Un mince espoir subsistait cependant.
La scène d'intro m'a tout de suite mis dans le bain, un dialogue absurde entre deux mafieux interprétés par Michael Pitt et Michael Stuhlbarg de la série Boardwalk Empire qui finit de manière encore plus absurde donne le ton. Très vite, on repère les limites du concept qui se veut méta à travers la figure du scénariste incarné par Colin Farrell. Mais qu'importe, on peut à présent se concentrer sur les dialogues succulents et les interprétations toutes déjantées. L'intrigue tourne autour des personnages de Colin Farrell, Sam Rockwell, Christopher Walken et Woody Harrelson. Les autres personnages sont très accessoires (Olga Kurylenko a 2 minutes d'écran à tout casser), d'ailleurs, contrairement à ce que veut faire croire l'affiche, Farrell, Kurylenko et Cornish ne sont pas du tout des psychopathes. Vous l'aurez compris, 7 psychopathes, c'est surtout une belle galerie de personnages bêtes et méchants, pourtant, le film ne se résume pas à ça, même si on a parfois l'impression d'assister à un film non-sens (jouissif selon moi, excessif selon d'autres).
L'attraction principale est effectivement les acteurs; Sam Rockwell en tête. L'acteur, toujours excellent, est ici en total roue-libre et face à lui, Colin Farrell fait pâle figure, avant de trouver plus d'intérêt dans la deuxième partie. Harrelson et Walken sont excellents, et les plus petits rôles comme Waits et Ivanek ne sont pas en reste. Pour moi, 7 Psychopathes a été une vraie expérience, une expérimentation sur le film noir et ses figures poussées à l'extrême dans leur aspect coenien et tarantinien (résumer McDonagh à Coen et à Tarantino n'est cependant pas une solution valable). Ici, McDonagh montre qu'il a du culot et qu'il fait encore partie de ceux qui se refusent aux constructions pré-déterminés. Si 7 Psychopathes n'est pas parfait et parfois bancal, il possède cette force brut et ce désir d'exister qui se faire rare au cinéma de genre aujourd'hui.