Malgré ses gros airs de sous-Tarantino / Guy Ritchie, "In Bruges" m'avait agréablement surpris à sa sortie en 2008. Son metteur en scène, Martin McDonagh, persiste et signe dans le même univers, avec cette fois une approche plus méta du genre.
Balançant tous les clichés attendus, McDonagh gère plutôt bien sa tambouille durant la première demie heure, proposant une mise en abyme intéressante à défaut d'être renversante, bien aidé il est vrai par un cadre soignée (même si l'on est loin de la beauté décalée de Bruges), par un humour goguenard sympathique, par une violence cartoonesque et totalement décomplexée, et surtout par un casting quatre étoiles, même si l'on frôle la publicité mensongère en ce qui concerne la présence de Olga Kurylenko, réduite à une pauvre petite scène.
Mais à force de jouer avec les clichés, McDonagh fini par se mordre la queue et par tourner méchamment en rond lors d'une seconde partie interminable dans le désert, et le film de partir dans toutes les directions, rarement les plus bandantes si l'on excepte une séquence finale absolument magnifique et complètement dans l'esprit voulu au départ par son scénariste / réalisateur.
Polar décalé tout autant que mise en abyme d'un genre n'ayant plus grand chose à offrir depuis la fin des années 90, "7 psychopathes" est une semi-réussite, un gentil délire plein de bonne volonté et offrant quelques séquences joyeusement délirantes mais qui se voit rapidement pris à son propre jeu.