A travers ce western parodique déjanté se cache plusieurs choses. Tout d'abord, un amour cinéphile du réalisateur pour le genre, en reprenant surtout le Western Spaghetti (les films de Leone y sont cités), et les gueules qui le caractérisaient. Ensuite, C'est un documentaire sur la fin d'un monde, celle de gens qui paraissent bloqués dans leur passé, à rejouer des scènes de Western. Enfin, le film est une forme de résistance contre l'uniformisation, contre la banalisation du cinéma en proposant un spectacle de grande qualité.
Le film raconte comment un petit garçon est à la recherche du passé de son père décédé, ce qui va l'amener à Almeria, lieu de tournage des Western Spaghetti, et à son grand-père, dans une ambiance à la fois foutraque et tragique.
Mais c'est baigné constamment par un humour noir souvent grinçant, comme le running-gag du pendu, et le plaisir de voir des femmes de chair. On y voit d'ailleurs une scène sexuelle assez drôle, voire osée, entre une prostituée et le petit garçon (qui doit avoir moins de 10 ans), à qui elle va lui apprendre à manipuler des seins.
Alex de la Iglesia est un réalisateur de grand talent, avec une mise en scène absolument formidable, et une lumière absolument superbe, qui rend grâce à Léone avec ces gueules filmées souvent en plongée, comme pour leur donner une grandeur perdue.
Il y a juste une scène en soirée qui m'a fait peur, car j'y ai revu du Kusturica sous acides, donc là, j'ai flippé. Mais il faut dire que la seconde partie est bien meilleure, car le film met beaucoup de temps à démarrer.
Cela dit, 800 balles est une proposition de cinéma comme on en voit peu, et l'amour du genre par son réalisateur transpire à chacun des plans.