Comme tous les bons romans d'Agatha Christie, 8 Femmes commence par un crime inexplicable. L'originalité de l'histoire racontée par Ozon (adaptée d'une pièce de théâtre de Robert Thomas) tient au fait qu'elle met en uniquement en scène des personnages féminins, gravitant autour de ce patriarche défunt. Toutes ont une personnalité atypique, ont pourrait même dire qu'elles sont toutes stéréotypées, mais le plus important c'est qu'elles sont toutes suspectes. Même la petite Catherine, fils cadette du macchabé, qui aime à se prendre pour Hercule Poirot.
Tel les passagers de l'Orient Express bloqués par les neiges, nos huit femmes se retrouve … bloquées par les neiges. En l'absence d'enquêteur assermenté Catherine se met à mener ses propres investigations qui permettent de lever le voiles sur des secrets inavouables.
Pour continuer l'analogie avec les aventures de célèbre détective du plat pays, ces révélations, bien loin d'éclaircir le mystère, ne font que semer le trouble dans l'esprit du spectateur. En effet toutes ses femmes avaient une relation malsaine ou ambiguë avec le pauvre Marcel, toutes avaient une raison de le tuer. Elles l'ont sucés jusqu'à la moelle, il leur était devenu inutile. Pauvre Marcel victime des caprices de ces femmes.
C'est là qu'on peut être dérangé par le message de cette histoire macabre. Toutes les femmes son des salopes qui se servent des hommes à leur profit. Ceux qui s'attendait à une œuvre féministe risque d'être déçu. De toute façon le cinéma de François Ozon est toujours faussement féministe, et c'est pas Potiche ou Jeune et Jolie qui me feront dire le contraire. Mais bon, moi je suis un mâle-blanc-cisgenre, donc à ce qu'il parait ça ne me concerne pas.
Du coup je préfère retenir un polar à huis-clos très bien réussi, servi par d'excellentes actrices, et qui m'a joliment mindfucké. Que demander de plus.