Oui, elle est dure la vie quand on n'est pas une battante et qu'on est désarmée face à une réalité qui ne prête qu'aux riches, celle qui récompense la confiance en soi et pour qui le doute constitue l'erreur fatale.
Elsa vit désormais seule avec son fils et doit faire face aux galères sans pouvoir compter sur quiconque : ne serait-ce que trouver du travail est une épreuve quand on est fragile, rêveuse et inadaptée dans une société qui fonctionne sans états d'âme, et où le loser n'a pas sa place.
Mathieu son voisin, connaît lui aussi les entretiens d'embauche et les échecs, mais s'est forgé une sorte de résistance au ratage, un personnage d'homme des bois, de marginal qui s'assume, de malchanceux presqu'à l'aise dans ses baskets.
Comme dans les comédies romantiques, ces deux-là vont se rater d'abord pour mieux se retrouver.
Un premier film attachant, servi par deux acteurs, Julie Gayet et Denis Podalydès excellents, personnages sur lesquels le cinéaste porte un regard d'une grande humanité et d'une infinie tendresse.