Un film dont les "personnages" principaux sont Internet et la Télé... si si ils ont osé. C'est décousu, utopique, souvent maladroit et carrément avant-gardiste.
8th Wonderland est un pays virtuel créé par des geeks qui veulent ensemble changer le monde voire une sorte d'ONG du Web qui aurait le pouvoir de modifier le comportement citoyen, sorte de pouvoir par le peuple connecté (les autres on en fait quoi hein ?). A l'heure où les "révolutions" mondiales débutent sur la toile et les réseaux sociaux, l'idée est bonne. Le hic c'est le conflit entre ceux qui veulent préserver leur anonymat et ceux qui n'ont pas peur d'aller plus loin jusqu'à même se faire passer pour un membre du "site" voire revendiquer être son créateur et utiliser les codes de la publicité pour se vendre. Bref, étant donnée l'ampleur que prend ce "pays virtuel" tout le monde s'en réclame et les politiciens s'en mêlent.
L'information mondiale est manipulée, ça nous le savons depuis longtemps, nous sommes des cafards (métaphore du film), nous le savons aussi. Mais alors, si un réseau social s'organise sur Internet ça ira mieux ? Pourquoi pas, mais pas n'importe comment. Le film tente alors de démonter les pièges qui peuvent se présenter à partir du moment où c'est l'image qui gouverne (même s'il ne va peut-être pas assez loin). Et qu'est-ce qui empêchera ce pays virtuel d'être récupéré et de décréter un nouveau totalitarisme ?
Pour l'anecdote, des guests comme Amanda Lear, Julien Lepers et Nikos Aliagas font une apparition dans le film. hum hum. bah c'est un film français.
Et de nombreuses références moqueuses à John McLane (Bruce Willis dans la trilogie Die Hard)
Sinon plusieurs bonnes idées qui n'échapperont pas au spectateur :)
Un film bourré de références au cinéma, sans véritable trame (à part se demander qui est le webmaster ou si le monde peut réellement changer grâce à Internet), bordélique à souhait, peut-être assez innovant pour influencer un nouveau courant cinématographique, et assez engagé finalement (du moins autant que The Edukators) du moins l'espère-t-on sinon ce n'est qu'une parodie.
Reste à savoir si la volonté de ses réalisateurs français était de créer un électrochoc sur les dangers de l'information (ça c'est réussi), de prôner un combat réel (dans ce cas c'est plus confus) ou de faire un mixe de références critiques au cinéma, à la télé et à internet.
Et vous, êtes-vous prêt à habiter 8th Wonderland ?
Difficile de noter sans recul. Peut-être que ce film sera culte dans quelques années. Peut-être que ce galop d'essai sera dépassé par des films plus subtiles et accomplis.
En tout cas c'est à voir mais il ne faut pas s'attendre à du grand cinéma...