8th Wonderland par cloneweb
A l'heure du 2.0, du communautaire, de Facebook, de Twitter, imaginez qu'une de ces communautés se dise être un pays, un vrai, avec ses habitants, son drapeau et ses lois – décidées par tous les citoyens, en démocratie parfaite. Utopique ? Pas vraiment, puisque c'est ce que propose 8th Wonderland.
Mais le rêve a ses limites quand les citoyens de cet état virtuel décident de prendre des décisions parfois peu évidentes, mettant parfois en danger des vies, franchissant parfois la ligne jaune (qui a dit « comme tout autre pays » ?) : attentat, accidents domestiques visant à couler une multi-nationale, horribles moyens pour convaincre les chefs d'états d'enfin faire quelque chose pour vaincre ce fléau qu'est le SIDA.
Le rêve a aussi ses limites quand un inconnu, beau gosse, bronzé, souriant aux caméras et un peu sosie de David Hasselhoff s'attribue le mérite des actions de 8th Wonderland et s'en fait un porte-parole, jusqu'à vendre des produits dérivés aux couleurs de.
8th Wonderland, c'est tout ça. Un film très particulier pour plusieurs raisons. D'abord, il n'y a pas le moindre nom connu au générique, ni devant ni derrière la caméra (à part quelques guest stars dans leur propre rôle comme Julien Lepers, si si ). Ca n'empêche pas beaucoup de talent. C'est très bien joué, tourné dans les vrais langues de chaque pays et très bien filmé.
Nicolas Alberny et Jean Mach ont choisi de montrer leur histoire à travers l'oeil des médias, en multipliant l'incrustation de présentateurs et de sujets de journaux télévisés, rappelant au passage Starship Troopers de Paul Verhoeven.
Mais ils ont également choisi de montrer la montée en puissance de pays, plutot que de l'établir dès le début et de faire une histoire autour comme ce serait le cas, un peu dans le même genre, de Clones ou de Ultimate Game pour citer des films sortis n 2009. On part donc de peu de choses pour suivre et arriver à la montée en puissance d'un pays. Ca donne un résultat très différent des productions actuelles mais presque plus intéressant.
La troisième bonne trouvaille du film, c'est son point de vue. Pendant 1h30, on ne suit vraiment aucun héros en particulier. Si ca m'a paru déroutant au départ, et si ça peut être un défaut, j'ai trouvé que c'était une bonne idée. Les héros du film, jamais clichés, jamais manichéens, sont les différents citoyens de 8th Wonderland. Mais du coup, on ne suit pas vraiment une personne en particulier comme le permettrait n'importe quel film, ni même un groupe de gens puisque les protagonistes sont tous assis devant leurs écrans à prendre des décisions.
Entièrement tourné en France pour un budget dérisoire et pour un résultat incroyable, 8th Wonderland est un OVNI cinématographique qui plaira clairement aux amateurs de films de genre (il contient d'ailleurs un clin d'oeil visible à Die Hard et un clin d'oeil beaucoup plus subtil à Aliens de Cameron), qui déroutera surement les autres spectateurs.
A voir absolument à partir du 13 janvier prochain.