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Capturer des images c'est facile, mais parvenir à faire passer des émotions, des vraies, au travers de ces dernières, c'est autre chose.


Jonah Hill a tout compris, nul besoin d'artifice pour faire un film. Ce qu'il faut, c'est la vie, ce que chaque être humain possède, et qui, lorsqu'on la transcende, devient la plus forte des émotions. Et en ce sens, il y a bel et bien une différence entre "vivre", et "vivre sa vie".


Cette œuvre, c'est ce qu'elle raconte, un jeune de 13 ans, perdu entre sa mère démunie et son frère violent, qui veut vivre sa vie, tout simplement. Nul besoin d'inventer une histoire, elle existe déjà, on l'a connaît tous, on l'a tous vécu, c'est l'adolescence (plus exactement la pré-adolescence). Cette période où l'on dessine les contours de ce que l'on deviendra, avec des traits souvent trop épais, de manière grossière, sans se soucier de la forme et en privilégiant uniquement la quantité d'encre posée.


Choisir le milieu du skate et surtout à cette période, les 90's, pour raconter cette histoire, est un choix des plus juste. Plus qu'un sport, ce milieu est bien souvent tout pour ceux qui le pratique. Un exutoire, un échappatoire, un moyen de se sociabiliser, une perspective d'avenir, où seuls ceux qui y vont à fond et tête baissée y trouvent une porte de sortie.


Faire grandir un enfant de 13 ans dans une bande d'adolescents plus vieux que lui, qui ont déjà commencé a tracer les contours de ce qu'ils deviendront sans s'en soucier réellement, est le meilleur moyen de montrer qu'a vouloir dessiner trop vite pour rattraper les autres, on oublie bien souvent de poser le crayonné, cette base qui nous permettra de ne pas (trop) raturer.


Mais quand on y réfléchit, comme réussir si on n’a pas échoué ? Comment comprendre si on n’a pas appris ? C'est dans ces questions que l'on se construit, dans des erreurs, des ratures, des déchirures...


C'est bel et bien ce que ce film nous montre, un apprentissage par l'excès, l'excès de vie. Et c'est là, dans cet abus, que naissent les émotions les plus fortes, les plus vraies, celles qui sortent du cœur, du ventre et des yeux, qu'il n'est pas besoin de jouer car finalement elles sont en chacun de nous, pour peu que l'on en prenne conscience et qu'on les laisse exploser.

You-me-the-violence
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le 16 janv. 2019

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