Je sors d'une séance de "96 heures". Attirée par le casting, je ne me suis pas préoccupée du scénario, ni de l'histoire. Je savais seulement que j'allais voir un film policier français prometteur.
J'ai aimé le dialogue minimaliste et en retenue, j'entends par là un vocabulaire correct de part et d'autres.
J'ai aimé aussi retrouver un film, dont la fin, voire l'histoire même, n'est pas donnée d'emblée, imposée, ce genre de fin que nous offraient les cinéastes européens des années 70, le spectateur (moi en l'occurrence) repart avec autant de questions et a le droit de tout imaginer (encore que dans ce cas, il n'y a pas pléthore d'options).
J'ai apprécié l'attention portée sur la communication par le regard, le regard entre les personnages, mais mon regard aussi était sollicité. Comme si le réalisateur me disait : "Et toi, que vois-tu exactement de ce que je te montre, de ce que je t'oblige (puisque c'est moi qui tient la caméra) à regarder ?" Et en se demandant ce que l'on voit, on s'interroge sur ce que l'on ne voit pas.
Cela étant, pour une raison que j'ignore je suis sortie perplexe, comme s'il y avait dix minutes de trop, inutilement proposées, j'aurais préféré que Niels ARESTUP (que j'adore) parle moins, il a des capacités de silence tellement puissantes me semble-t-il qu'il fût dommage de lui écrire tant de texte.
Sylvie TESTUD est parfaite, bien que sous employée dans le film.
Pour le reste, "96 heures" est un bon polar divertissant, courtois, à l'hémoglobine discrètement éparpillée, et c'est pourquoi je vous souhaite une bonne séance :)