Le moins que l'on puisse dire, c'est que 99 f est un film qui ne laisse pas indifférent. On adhère ou on déteste. Le film est trash. Rien ne nous est épargné des pérégrinations d'Octave, le créa en lutte contre le grand capital qui le fait vivre et par qui il vit. Nous suivons donc l'itinéraire d'un personnage qui est un branleur cynique et détestable jusque dans sa lâcheté, sa cocaïnomanie, ses vomissures, sa gueule de bois et sa déchéance. On peut être choqué par pas mal de choses (le coté trash, la vacuité de l'histoire...), mais 99 f a pour but de choquer. Vu sous cet angle, on peut se dire que le film n'apporte rien de nouveau par rapport au livre et ce n'est pas faux. Mais le talent de la mise en scène complètement délirante, hallucinée et sans pitié de Jan Kounen donne une dimension culte au Film. Il ne se passe pas 3 minutes sans une trouvaille visuelle, un regard décalé ou un coup de poing dans la gueule que le spectateur se prend. De ce point de vue là le film est une vraie réussite qui fait que l'on est surpris en permanence et que l'on ne peut pas rester insensible au cynisme hilarant qui s'en dégage. Au final, 99 fr est un ovni à mi chemin entre Trainspotting, Las Vegas parano, Les lois de l'attraction, American psycho et Amelie Poulain.