Ce n'était pas l'attente de l'année mais il m'a suffit de voir un extrait du film et surtout qu'un de mes acteurs préférés était au casting pour être attiré, et non l'acteur en question n'est pas Andrew Garfield mais le puissant Michael Shannon.
Ramin Bahrani dont je ne connaissais pas le travail et dont je n'ai pas vraiment envie de m'y intéresser plus que ça au vu de ses autres films, réalise pourtant ici un drame soigné à la mise en scène toute en justesse, accompagné en plus par des décors chics, très chics, bon sang certaines baraques donne envie d'être riche. La photo fait également un boulot de dingue, colorée et léchée, la réalisation quant à elle suit clairement le reste du groupe, en bref, techniquement je n'ai rien à redire.
99 Homes nous fait suivre l'histoire de Dennis Nash, un homme gagnant sa croûte à la sueur de son front, il s'occupe de travaux manuels principalement dans la construction, tout allait normalement, il vivait avec sa mère et son fils, sa femme étant partie, jusqu'au jour où Rick Carver toc à la porte. Voilà qu'ils se retrouvent tous expulsés de leur maison familiale, devant vivre à l’hôtel quelques temps, Dennis cherche un boulot qui pourrait aider à la situation, il va se retrouver sous l'aile du même Rick Carver, montant dans les échelons il va se retrouver à faire le même boulot, souvent à contre cœur, mais quand l'argent coule, il est dur de fermer le robinet.
Malgré le fait que je doute qu'un homme expulsé de chez lui puisse ensuite faire parti d'un groupe comme celui de Carver, les risques sont trop grands et ce n'est pas un métier à la porté de tous, m'enfin au delà de ça, le film marche très bien, prenant et maîtrisé. Bon pour le casting, rien d'étonnant du coté de Shannon, toujours impeccable, ici en costard et clope électrique au bec il est impitoyable.
Le plus surprenant reste Andrew Garfield, moi qui l'avais principalement vu en Spiderman, ici il est totalement possédé par son personnage, on sent le malaise quand il se met à expulser des gens, rien que par l'extrait que j'avais vu y'a quelques mois où lui se faisait expulser, il crevait l’écran. Laura Dern est quant à elle tout aussi imprégnée par son personnage.
En bref, le dilemme moral et l'appel de l'argent se jouera durant les deux heures de ce film peut être pas des plus crédibles vis à vis de la réalité mais qui reste très intéressant et captivant.