FS. Ossang vole 1h39 au temps pour nous offrir une superbe illusion en noir et blanc. Sans même que nous nous en rendions compte, nous embarquons à bord d’un navire où règne l’idée de la mort pour un voyage ponctué de paysages statiques, de mises en abîme subtiles et de dialogues incongrus entre des personnages cyniques, désabusés et pour le moins énigmatiques. Dans « 9 doigts », tout se contemple. Le jeu des acteurs -mi théâtral mi mauvais- sublime le texte et la scénographie toujours soucieuse de la beauté est un hommage sans faille au noir et blanc. Nous voilà fascinés par ces images parfaitement orchestrées et, à l’instar des protagonistes, nous ne savons pas où nous allons mais nous y allons. Rythmée par d’épaisses sonorités sombres et industrielles qui remplacent ou accompagnent le souffle du bateau, cette expédition vers nulle part a pour B.O une sorte de techno à 1 bpm LOL. Bienvenue à bord.