⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

9 Mois ferme par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Une histoire peu banale va arriver à madame la juge Ariane Felder: se retrouver enceinte sans se souvenir du nom du père. Ce n'est plutôt pas le genre de la maison, Ariane étant une femme assez rigide au niveau des mœurs et très intègre dans son travail. Passant par tous les états elle prend la décision d'effectuer un test de paternité mais là, le couperet tombe et il est particulièrement aiguisé puisque le père ne serait autre que Bob, un odieux criminel multirécidiviste connu pour sa sauvagerie lors de ses meurtres.


Ce fameux Bob est activement recherché mais il s'agit vraiment d'un criminel peu ordinaire puisqu'il arrache et mange les yeux de ses victimes. De son côté Anne Felder préfère l'ambiance des dossiers qui s'empilent dans son petit bureau à la compagnie de ses collègues. Il est vrai qu'il s'agit d'une femme très stricte et aussi dure avec elle qu'avec les autres. C'est par la faute de quelques verres d'alcool avec les amis de travail, lors d'une fête de fin d'année, que son existence va basculer.


Son bébé va troubler la vie rangée de la jeune juge laquelle ne s'attendait vraiment pas à pareille situation. Elle mène son enquête afin de connaître le fin mot de cette histoire et identifier l'illustre inconnu qui lui a fait ce "joli cadeau". Bob est passé par là et bien sûr la situation est intenable pour la pauvre Ariane.


Lorsque celui-ci se présente face à elle, un sentiment de peur et de panique atteint la jeune femme mais Bob n'est pas plus rassuré. Il ne sait pas non plus qui est le père de l'enfant mais il craint plus que tout d'être accusé comme "l'ennemi public numéro un". L'homme cherche à se disculper pendant qu'Ariane a bien du mal à analyser la vraie personnalité du papa. La panique s'empare de madame le juge promise à une belle promotion d'autant plus qu'elle va devoir se justifier devant ses supérieurs. Sa carrière est en berne mais la vie peut-elle apporter d'autres compensations ? Telle est la question...


Albert Dupontel que j'admire pour son talent et son esprit corrosif nous a habitué à quelques électrochocs en se servant de sujets de société dans lesquels il apparaît en personnages drôles mais troublants, "Bernie" étant un exemple parfait. Il passe à nouveau derrière la caméra afin de nous offrir un récital d'humour noir. Dans cette intrigue qui aurait pu être conventionnelle, il nous fait assister à des scènes parfois sanguinolentes et effrayantes agrémentées par certaines déformations de l'image, quelques trucages surprenants et un dialogue savoureux bien en harmonie avec le climat gore du film. Albert Dupontel se révèle donc un excellent cinéaste qui réussit fort bien à imposer son style dans la comédie noire. Il nous a créé cette fois encore quelques personnages absolument extraordinaires comme ce juge bègue qui vient un peu caricaturer la justice lors d'une plaidoirie époustouflante de drôlerie.
Du côté de l'interprétation je crois avoir tout dit sur ce Bob énigmatique qui sait se montrer magnifiquement effrayant, troublant et même émouvant. Sandrine Kiberlain me sidère à nouveau dans ce rôle de presque vieille fille rigide dont la vie va basculer de façon absolument inattendue et farfelue. Elle nous gratifie de certains moments burlesques inoubliables que vous découvrirez tout au long du film. Je ne vais pas oublier bien sûr Nicolas Marié, l'avocat bègue et hilarant de Bob ainsi que Philippe Duquesne qui nous offre un médecin légiste rigolard assez hors du commun.


Dans les situations les plus dramatiques il peut y avoir matière à rire et Albert Dupontel nous le prouve dans cette œuvre.. Alors, peut-on rire de tout ? Je réponds OUI pourvu que ce soit fait avec intelligence et là... c'est le cas. Alors que celles et ceux qui aiment l'humour corrosif, ne ratez pas cette réalisation et les minutes vont passer très vite.


Box-Office France: 2 070 076 entrées
Ma note: 8/10

Grard-Rocher
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les très bons films. et Cinéma : Entrez dans le monde de la comédie.

Créée

le 17 oct. 2014

Modifiée

le 14 oct. 2014

Critique lue 3K fois

55 j'aime

16 commentaires

Critique lue 3K fois

55
16

D'autres avis sur 9 Mois ferme

9 Mois ferme
Sergent_Pepper
4

Ennui ferme

Désolé, Albert, mais quand tu fais des films, on a tendance à être impitoyable avec toi ; pour une raison très simple, c’est que tu as du talent et des idées. Un pitch comme le tien, une bande...

le 23 oct. 2013

50 j'aime

14

9 Mois ferme
Gand-Alf
6

Liberté, Egalité, Maternité.

Le Albert, je l'aime enragé, fou furieux, complètement barge, punk, en colère contre tout le monde, bouffeur d'oiseaux et copains des hyènes. Je l'apprécie également en créateur, en vilain, en faux...

le 8 mars 2014

44 j'aime

9 Mois ferme
Plume231
7

La Juge et l'Assassin !

Son précédent film, Le Vilain, avait déjà annoncé que Dupontel avait pris un tournant plus grand public par rapport à ses premières œuvres, ici, on en a une confirmation nettement plus explicite...

le 1 mars 2014

27 j'aime

7

Du même critique

Amadeus
Grard-Rocher
9

Critique de Amadeus par Gérard Rocher La Fête de l'Art

"Pardonne Mozart, pardonne à ton assassin!" C'est le cri de désespoir d'un vieil homme usé et rongé par le remords qui retentit, une triste nuit de novembre 1823 à Venise. Ce vieil homme est Antonio...

178 j'aime

68

Mulholland Drive
Grard-Rocher
9

Critique de Mulholland Drive par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine nuit sur la petite route de Mulholland Drive, située en surplomb de Los Angeles, un accident de la circulation se produit. La survivante, Rita, est une femme séduisante qui parvient à...

171 j'aime

37

Pierrot le Fou
Grard-Rocher
9

Critique de Pierrot le Fou par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Ferdinand Griffon est entré malgré lui dans le milieu bourgeois par son épouse avec laquelle il vit sans grand enthousiasme. Sa vie brusquement bascule lorsqu'il rencontre au cours d'une réception...

158 j'aime

47