Lorsqu'il met en scène A Bout de Course, Sidney Lumet en est déjà à son trente-cinquième film, et il propose sa vision d'une fuite perpétuelle, ainsi que les répercussions qu'il peut y avoir sur les proches de ceux-ci.
Sidney Lumet prend d'abord le temps de nous présenter les protagonistes, surtout Danny qui voit sa subit la fuite éternelle de ses parents alors qu'il souhaite construire son avenir alors qu'il vit d'importants moments, et il nous immerge au cœur du récit. En mettant en scène A Bout de Course, Lumet s'intéresse aux liens entre parents et enfants, l'indépendance ou encore le détachement, et il le fait à travers une histoire émouvante.
La construction du récit, et du film, est remarquable, que ce soit dans le scénario, les personnages (tous intéressants) ou encore le rythme. Lumet fait ressortir beaucoup d'émotions des enjeux et personnages, à l'image de la remarquable dernière séquence, sans tomber dans la mièvrerie, sachant aussi insister sur de simples moments de vie pour appuyer ses propos et l'aspect émotif. A Bout de Course est aussi un film sur la famille, l'unité recherché par certain en opposition à l'indépendance voulue et essentielle pour sa propre construction.
Il parvient aussi à glisser un tacle à la société américaine, que ce soit sur son passé ou comment elle le gère, alors qu'il instaure aussi une certaine intensité dans son histoire et ses personnages. Il magnifie certains aspects comme la bande-originale ou encore les comédiens, à l'image d'un River Phoenix livrant une très juste et sensible composition.
A Bout de Course permet à Sidney Lumet d'égratigner à nouveau son pays tout en livrant un récit teinté de liberté, mélancolie et surtout émotion, d'une justesse rare et portée par de remarquables comédiens.