Grand classique des films d’aventures des années 80, À la poursuite du diamant vert vieillit plutôt bien. Si sa musique désormais dénote (tout le monde ne pense pas à utiliser des musiques symphoniques qui sont sans âge) et si certains situations manquent, par moments, de clarté, l’ensemble est porté par un duo d’acteurs qui fonctionne à merveille, des décors totalement dépaysants (jungle, chutes d'eau, pistes routières improbables), un rythme très alerte (avec ses belles scènes de poursuite) et, surtout, un second degré qui permet de traverser les âges avec assurance. Loin du sérieux des films d’aventures des décennies précédentes, les années 80 ont ainsi réussi à combiner aventures, action et humour avec une efficacité remarquable.
Aux manettes, Robert Zemeckis remplit parfaitement le cahier des charges en alternant scènes d’action spectaculaires (sans viser l’actuelle surenchère), prises de vue efficaces et romance pas trop envahissante. Loin d’Indiana Jones dans le ton et les personnages, on sent bien une volonté de moderniser davantage les classiques des années 50 et 60 plutôt que de copier le célèbre aventurier au lasso qui évoque, quant à lui, les serials des années 30. En ce sens, la comparaison souvent faite entre Indiana Jones et le Diamant vert ne paraît pas toujours pertinente (même si elle fait forcément sens du fait de leur proximité chronologique). On est ici davantage dans la comédie d'aventure que dans la grande aventure aux allures mystiques.
Ce n’est pas un grand film, les défauts sont plus visibles qu’à sa sortie, mais il communique une véritable bonne humeur que les années ne parviennent pas à altérer. Il faut, par ailleurs, reconnaitre qu’il y a bien longtemps qu’on ne sait plus faire ce type de divertissement à la fois mouvementé (sans écran vert) et amusant (sans humour potache à deux sous). Et puis Michaël Douglas n’a pas besoin d’avoir un tour de bras comme les cuisses pour assurer dans son rôle d’aventurier à la fois narquois, filou et courageux.