Une âme meurtrie se transformant en ange de la vengeance dans les méandres de la grosse pomme…

Erica se réveille dans un lit d’hôpital, le visage complètement tuméfié suite à une violente agression dans un parc en pleine nuit alors qu’elle se promenait avec son fiancé. Ce dernier quant à lui est retrouvé sauvagement assassiné, elle ce ne sera qu’au bout de trois longues semaines de coma qu’elle refera surface. Depuis, elle a changé, elle n’est plus la même. Si bien qu’elle ne pense qu’à une seule chose, se venger de ce que lui on fait subir ses agresseurs. Son état d’esprit ne reflète que désolation, colère et vengeance.


Neil Jordan (Entretien avec un vampire - 1994) réalise ici un vigilante-movie qui a le mérite de se démarquer de ce que l’on a déjà pu voir par le passer. Déjà parce qu’il est interprété par une femme (chose assez rare dans ce genre cinématographique très masculin, quand il ne s’agit pas d’un rape and revenge) et ensuite, parce que le film ne se limite pas seulement à mettre en scène une femme badass calibre à la main qui va descendre tous les salauds qu’elle trouvera dans la rue, il y a une approche psychologique, c’est en cela que le réalisateur parvient à nous tenir en haleine. Ajouter à cela, un travail sur la mise en scène avec des plans qui tangue, faisant ainsi bouger la ligne d’horizon, renforçant ainsi le mal-être ou le côté onirique.


À vif (2007) dépeint la ville de New York comme un coupe-gorge et où la police s’avère bien inefficace pour mener à bien ses missions aussi bien pour protéger ses concitoyens que pour mettre les voyous derrière les verrous. Que faire en pareille circonstance ? Cautionner de tels actes en fermer les yeux ou en faisant justice soi-même ? Brillamment interprétée par Jodie Foster, cette dernière y incarne une journaliste qui va basculer petit à petit vers le point de non-retour. Se transformant en un ange exterminateur, totalement déshumanisée, elle erre dans les rues de la grosse pomme et n’hésite plus à avoir la gâchette facile. Face à elle, on retrouve l’excellent Terrence Howard, tous les deux tiraillés et perdus, ils se complètent admirablement.


Au final, ce thriller s’avère efficace bien que maladroit par moment. Il n’empêche que rarement dans un vigilante, nous aurons autant eu une approche psychologique du drame et du désarrois, le tout, porté par la brillante Jodie Foster qui pourrait être comparée à un ange de la vengeance (pour reprendre le titre d’un des films d’Abel Ferrara).


(critique rédigée en 2007, réactualisée en 2021)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


Film vu dans le cadre d’une thématique « Vigilante movie »

Créée

le 29 mars 2021

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RENGER

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