Le propos tenu mérite une réflexion. Effectivement, comment réagirions-nous si une sorte de "justicier" se mettait à flinguer les gens qui nous emmerdent dans la rue ou dans le métro ? Ici, pas de cape, de masque ou de nom qui fait peur; juste une citoyenne lambda qui, pour la meilleure raison du monde, bascule vers une vengeance plus ou moins aveugle. On s'attache à cette femme qui a tout perdu et à sa croisade sans but. Elle ne tue pas parce qu'elle doit, mais parce qu'elle peut. N'étant plus que l'ombre d'elle-même, rien ne l'empêche de faire ce dont beaucoup rêvent: ne pas se laisser faire. Bien évidemment, en chemin, elle se rapprochera dangereusement de la police, qui, par des intuitions dignes de X-Files, en viendra à la soupçonner.
Et c'est là le plus gros problème du film: les coïncidences sont un peu trop grosses. Tout d'abord, apparemment, il suffit de se balader une fois ou deux dans le métro une fois que le soleil s'est couché pour se faire agresser/violer/assassiner. Si vraiment c'est à ce point-là, New-York, il faut déclarer la loi martiale, rien ne va plus!
Mais surtout, Pour une histoire qui se déroule dans une des plus grandes métropoles du monde, L'histoire se fixe sur trois ou quatre personnages, qui ne cessent de se croiser, et de tout mettre en relation les uns avec les autres. Le fait de mêler histoires personnelles et vraies questions de société (peine de mort, limites de la justice, etc.) fait que, régulièrement, le spectateur se demande si tout ça n'est pas un peu tiré par les cheveux.
Heureusement, au final, il reste un film bien réalisé, des acteurs crédibles et surtout un point de vue non moralisateur, ce qui est assez rare pour être signalé (surtout pour l'époque).
Et vous? Si on vous agresse dans le métro (et pas la petite agression, hein, celle qui marque), et que quelqu'un flingue les gars devant vous, vous témoignez contre lui...?