On ne s'étonne guère de la polémique provoquée ici. On est d'ailleurs assez perplexe quand le moment est venu de le critiquer, et ce même si le verdict est sans appel : c'est raté. On sent la volonté de Neil Jordan et Jodie Foster de s'interroger avec sincérité sur l'autodéfense. Le problème, c'est qu'à force de vouloir la rendre bavarde et presque intello, on ne sait plus quoi en penser, d'autant que les errements de l'héroïne sont plus que matière à discussion. On a beau être parfois séduit par quelques bribes de dialogues, ils sont bien trop rares pour compenser ces failles de scénario assez invraisemblables et cette présumée interrogation sur le Bien et le Mal. De plus, l'ambiance est parfois assez laide, tant par la photo faussement crépusculaire que par certains cadrages outranciers censés nous faire comprendre les souffrances de la jolie protagoniste (merci bien!). Reste une Jodie Foster très impliquée, mais "À vif" reste souvent douteux, aussi bien sur le fond que sur la forme, à l'image de ce dénouement épouvantable, aussi mal écrit que ridicule. Cela se voit sans ennui, mais c'est la seule réelle satisfaction que l'on pourra en tirer.