Un classicisme percutant
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Ce mois de Novembre est assez pauvre en sorties intéressantes. On a tout de même eu l'exception Mademoiselle, mais il n'y avait pas vraiment de grosses attentes, de films donnant envie de courir rapidement dans les salles. Alliés confirme la tristesse de cette période d’accalmie avant le rush de noël.
La dernière réalisation de Robert Zemeckis est passée relativement inaperçue, alors que The Walk était une belle réussite. Alliés sort avec moins de discrétion grâce à la présence de notre française Marion Cotillard en duo avec la star Brad Pitt. C'est plus glamour que Joseph Gordon-Levitt et Charlotte Le Bon, mais cela se révèle moins passionnant dans une production luxueuse où la romance semble aussi factice que les décors et paysages.
L'histoire démarre à Casablanca. On pense forcément au classique de 1942 signé Michael Curtiz avec le couple Humphrey Bogart et Ingrid Bergman se déroulant pendant la seconde guerre mondiale. On ne va pas comparer ces deux œuvres, ce serait faire injure à ce duo mythique. Le film repose essentiellement sur l'alchimie entre les deux acteurs. Elle ne se fait pas vraiment ressentir, du moins au début. Lors de leur première rencontre, Marianne Beausejour (Marion Cotillard) se retourne en exprimant une joie sonnant faux à la vue de son supposé mari Max Vatan (Brad Pitt). C'est une des habitudes de cette actrice en faisant souvent trop, alors qu'elle est meilleure quand elle est toute en retenue. Il faut dire qu'elle a face à elle un acteur jouant un parisien mais s'exprimant avec une telle aisance, qu'on aurait bien aimé avoir des sous-titres pour le comprendre. Il n'est pas du tout crédible et cela en devient risible. Le fameux glamour supposé du couple, se prend une grosse claque et ne va pas être aidé par une intrigue oubliant de nous raconter une histoire passionnante.
La romance ne prend pas. On est pas emporté par le souffle de leur passion ne dévorant rien sur leur passage. L'ensemble est trop lisse, on a l'impression de passer d'un plateau de studio à un autre où tout est parfaitement mis en place. Cela rend leur relation superficielle où tout se déroule rapidement, sans vraiment prendre le temps de rendre passionnant leur amour naissant en un regard. En passant de Casablanca à Londres, on peut enfin se promener dans des décors semblant plus réels, même si cela reste relatif. Le couple fonctionne mieux, mais pas les rouages devant mettre en place une méfiance au sein de leur relation. Le ridicule des situations (cf le rendez-vous avec le secteur V), plombe à nouveau un film plus prompt à montrer, qu'à nous immerger dans une ambiance paranoïaque.
L'intrigue repose sur une seule question : qui est Marianne Beausejour ? Cela aurait pu être prenant, mais cela arrive trop tard et on a déjà eu le temps de s'ennuyer devant ce spectacle peu enthousiasmant. Max Vatan est sous le choc et va tout faire pour sauver sa belle. Il va même devoir s'exprimer à nouveau en français et on va encore être gêné pour lui. On va nous infliger des scènes d'action sans grand intérêt pour nous sortir un peu de notre torpeur, mais ce n'est pas du grand art. C'est étonnant de la part de Robert Zemeckis, mais il lui arrive de se rater comme avec Contact en 1997. En soit, que le scénario de Steven Knight ne soit pas intéressant, ce n'est pas vraiment étonnant, mais que la réalisation ne soulève jamais l'enthousiasme, là c'est plus surprenant. Il se contente de nous montrer, au lieu de nous raconter et créait une distance avec le spectateur se retrouvant dans l'incapacité d'être en empathie pour ce couple seul au monde.
Les seconds rôles n'apportent rien à l'histoire, on va même croiser Camille Cottin avec une abominable choucroute sur sa tête mettant en évidence son appendice nasale digne de Cyrano de Bergerac. Lizzy Caplan subit le même sort, ce qui me chagrine fortement, alors que Jared Harris a un peu plus de poids, mais sans que cela pèse sur la perception d'une intrigue paresseuse.
Un film qui tente de renouer avec le glamour des films d'une autre époque, mais reste une oeuvre sans grand relief où l'émotion n'est pas au rendez-vous.
Créée
le 29 nov. 2016
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