Un classicisme percutant
Marianne, tu sais comme moi que ceux qui baisent entre eux baisent leur mission et se font baiser. Waouh ça fait beaucoup de baise ça… Bon allez, une fois de plus je m'attaque à une œuvre...
le 23 oct. 2019
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- Marianne, tu sais comme moi que ceux qui baisent entre eux baisent leur mission et se font baiser.
- Waouh ça fait beaucoup de baise ça…
Robert Zemeckis nous présente avec Alliés une oeuvre inaccoutumée dans sa narration marquant deux styles de construction bien différents pour une seule réalisation. D’un côté un pur thriller sauce espionnage contre les nazis, et d'un autre, un genre dramatiquement familial bourré de romance ainsi que de fond solennel et axé sur la vie de couple. Un savant mélange assez surprenant au rythme malheureusement un peu décousu, tout de même appréciable.
La mise en scène est élégante, très intimiste avec ces personnages sur une tonalité de Seconde Guerre Mondiale sublimement retranscrite. Zemeckis se fait plaisir et démontre son indéniable talent technique avec des prises de vues spectaculairement travaillées, conférant une authenticité à son théâtre. Une production luxueuse grâce à des illustrations de mise en scène autour des décors utilisés de manière brillante, pour dépeindre les affrontements.
La photographie en plus d'être minutieuse fait preuve de beaucoup de sensualité, que ce soit sur les décors, les costumes, l'ambiance ou même la liaison entre Brad Pitt et Marion Cotillard qui possède une touche glamour artistiquement sensuelle. Une esthétique palpable tout du long imprégnée du plus petit grain de sable soulevé par le vent chaud du désert, en passant par les reflets scintillants du clair de lune, jusqu'aux puissantes scènes de fusillade. Une gestuelle mesurée au millimètre. Un souci du détail qui impose le respect. Bien que le récit souffre de quelques lenteurs c'est vite pardonné.
Les séquences d'action sont vraiment grandioses même si secondaires, en particulier la scène de bataille dans les airs la nuit, ou encore celle de l'attentat. Le plus souvent les protagonistes principaux sont spectateurs de ce qui se passe et non participants, cela ajoute une touche particulière nous permettant de nous tenir à leur côté, voire et ressentir la même chose.
Je suis resté bluffé devant la performance sans failles de Marion Cotillard qui une fois de plus me surprend. La comédienne Française vole la vedette à Brad Pitt lui aussi excellent. Une incarnation nuancée jouant facilement sur les regards et les dialogues. Pas une fois on n'arrive à lire à travers son jeu, il est donc compliqué de deviner ses intentions ainsi que ses affirmations. C'est bien géré et heureusement, car c'est tout de même le point d'ancrage du film. Marion Cotillard dans une version glamour et dangereuse qui percute une mitraillette à la main.
Brad Pitt incarne un homme droit masquant ses émotions, essayant de toujours faire bonne impression, il en est même monolithe. Dans un premier temps inintéressant, il finit par briser sa carapace devant Cotillard, devenant alors un père de famille sensible, amoureux de sa famille. C'est ainsi que l'annonce selon laquelle sa femme serait peut-être une espionne est délicieusement perturbante. Vient alors une déscente aux enfers du héros. Je retiendrai en particulier l'accent canadien horrible de Pitt parlant français au début, c'est vraiment perturbant.
L’alchimie entre Brad Pitt et Marion Cotillard est totale ! À eux deux ils parviennent à compter parmi les grands mélodrames d'amour. Leur relation est intense et intéressante. Une confiance entre des experts du mensonge et de la tromperie conférant une passion dévorante. Le désir provoqué par l’attraction de leurs corps est saisissant, tout comme celui du vieux couple rodé par le temps mais inchangé dans leur ressenti tant leurs amours est authentique.
Jusque-là, le film tient en mon sens de grand classique dans une conduite à la Casablanca. Seulement, une ombre au tableau vient l'entacher : la dernière partie du film qui est malheureusement trop molasse, n'arrivant plus à maintenir autant le suspens et la tension véhiculés dans la première partie. Venant même à se désintéresser de l'aspect espionnage de l'oeuvre. Pourtant, c'est avec sa finalité que le suspens aurait dû être au paroxysme. C'est fâcheusement trop vite expédié, amenuisant le twist final.
CONCLUSION :
Robert Zemeckis présente avec Alliés une grande fresque romanesque à la fois classique et moderne dans son traitement d'images. Un thriller dramatique sur fond de Seconde Guerre mondiale assez intense qui mérite une attention toute particulière dans son traitement. Un film pouvant s'avérer classique dans le fond, mais très audacieux sur la forme. Le tout porté par deux stars au top de leur forme et de leur talent. Bien que le récit perde en intensité sur la longueur, le contenu lui reste admirable et ingénieux.
Une oeuvre incontournable pour ceux qui souhaitent entendre parler Brad Pitt avec un accent québécois incompréhensible.
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Créée
le 23 oct. 2019
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