Douze ans après sa discrète escapade en Amérique, Astérix revient au cinéma pour une nouvelle aventure en dessin animé cette fois-ci réalisée par Stefan Fjeldmark et Jesper Møller, les réalisateurs danois du petit film Gloups! Je suis un poisson. Adapté de l'excellent album "Astérix et les Normands", cette huitième adaptation s'avère malheureusement très en deçà des précédentes, faisant d'Astérix et les Vikings un retour à la 2D plutôt manqué pour nos deux Gaulois.
En effet, si le dessin-animé plaira bien certainement aux plus jeunes avides de retrouver des personnages hauts en couleurs et attachants depuis leur (courte) jeunesse, les plus grands seront énormément déçus par ce nouvel épisode d'Astérix et Obélix... L'animation est certes réussie, fluide et agréable (bien que l'on sent trop la réalisation retouchée numériquement), mais le long-métrage possède bien d'autres défauts, légers mais accumulés, empêchent cette nouvelle aventure d'être vraiment un classique du genre.
Outre le casting vocal peu avantageux allant de Lorant Deutch à Sara Forestier en passant par Pierre Palmade et le remplacement de Pierre Tornade par Jacques Frantz (reviens Pierre !), c'est surtout au niveau de l'histoire sensiblement modifiée pour plus de surenchère et de gags que le bât blesse. C'est d'ailleurs là qu'est le plus gros problème du film : les gags. Si dans la BD les anachronismes étaient montrés de façon subjective, ils sont ici omniprésents et parfois peu inspirés (la scène ajoutée de la discothèque notamment...), dénaturalisant la beauté des albums.
Il reste donc du film une jolie morale et des passages assez rigolos comme Télégraf et sa stupidité parodiant Rambo, l'entraînement de Goudurix sous fond de "Eye of the Tiger" (malheureusement chanté par Amel Bent, dure époque) ou encore SMS le fameux pigeon voyageur, instantanément culte pour ses mimiques et sa voix roucoulante. On est toutefois très loin des hilarants Douze Travaux d'Astérix, de l'inoubliable Astérix chez les Bretons ou même du très sombre Astérix et la Surprise de César, sorti il y a déjà vingt ans...