Après un Nicky Larson et le parfum de Cupidon (2019) qui m’a agréablement surpris, j’ai voulu découvrir un peu plus Philippe Lacheau et sa bande. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers ce Babysitting (2014) qui l’a fait connaître du plus grand nombre et dont j’avais entendu du bien.
La déception fut rude. Babysitting est un croisement sans saveur entre Projet X (2012) et Very Bad Trip (2009). En particulier du second, dont il copie les enjeux —une disparition après une soirée qui a dégénéré—, la narration non linéaire et le dénouement heureux. Sauf qu’il copie sans comprendre.
La disparition marche dans Very Bad Trip car premièrement on a une contrainte temporelle (le mariage), et deuxièmement car on rencontre toute une galerie de personnages douteux et potentiellement dangereux. Ça met de la pression. Alors que dans Babysitting, on sait que Franck et ses potes sont des bons gars. Irresponsables, peut-être, mais pas méchants.
La narration du film américain est elle l’occasion d’une enquête/chasse à l’homme hilarante dans Las Vegas, d’autant plus que les protagonistes eux-mêmes ne se souviennent plus de leurs mésaventures de la veille. Ici, on a juste un couple de parents qui regardent des vidéos mis bout à bout, et on les voit réagir ou commenter. Ce found footage bas de gamme n’a aucun intérêt.
Enfin, le dénouement ne fonctionne pas dans Babysitting pour la même raison que les enjeux. On n’est pas soulagé de savoir que le petit va bien car on n’a jamais été vraiment inquiet pour lui. Et en plus, on voit venir cette résolution dès la dixième minute du film, donc pas de surprise ici. À noter également un épilogue-happy ending aussi naturel qu’un épi de blé Monsanto.
Ce manque d’idées se retrouve aussi dans les gags, qu’on voit arriver à cinq kilomètres : les situations sont déjà vues et les personnages clichés. Leur effet est donc bien moindre, et ce malgré un casting franchement bon : Fifi et sa bande (Tarek Boudali et Julien Arruti), Alice David —de Bref, sur lequel se calque d'ailleurs l’introduction du film—, un très bon Vincent Desagnat et pour finir le Palmashow.
Heureusement, il y a pas mal d’exceptions et j’ai quand même ri de bon coeur à plusieurs occasions. Comme la séquence de kart ou l’envol du perroquet.
Bref, s’il ne nous fait pas passer un mauvais moment, Babysitting n’est qu’une copie malhabile de comédies américaines autrement mieux pensées.