Je distingue deux types de prétentieux :
- Le champion, qui annonce un objectif… et le tient. Dans le registre sportif, c’est Michael Phelps, Carl Lewis ou Usain Bolt.
- Le vaincu dont l’œuvre, bien que de qualité, suscitera, par ses vantardises, les railleries. Ainsi, le surdoué Christopher Nolan prétendit avec Interstellar dépasser la métaphysique agnostique du maître Kubrick. Las, son surhomme nietzschéen a déçu.
González Iñárritu n’a pas caché pas sa volonté de réaliser son premier Grand film. Il aspirait à renouveler un film de genre : le théâtre au cinéma.
Iñárritu invite Hollywood à Broadway. L’excellent Mickael Keaton incarne un acteur vieillissant, une star de cinéma déchue et schizophrène. Jadis, il a connu une courte mais authentique gloire dans un rôle de super-héros. L’ex Birdman se confronte, pour la première fois, au monde de la scène… jouant sa vie sur le succès de la pièce. Mais, est-ce encore jouer ?
Un marketing efficace assura à sa dénonciation de la culture du marketing, du dollar et du spectacle une pluie de récompenses. Bien que brillant, le film accumule les poncifs, comédiens névrosés, critique aigrie et public moutonnier. La Grande œuvre avorte pour accoucher d’une brillante satire du monde du spectacle.
Revue en décembre 2016