Black Dynamite, c’est de la bonne surprise, celle qui vous aide à supporter le visionnage d’une pile de films méconnus qui se révèlent être des bouses, quand se cache parmi eux, étincelant, un bijou d'humour et d'action, une perle rare et noire.
Je vous copie-colle le résumé Wikipedia : « Dans les années 1970, Black Dynamite est le type le plus redoutable et le plus cool de Los Angeles. Ancien commando pour la CIA, il règne en maître avec son .44 Magnum et son nunchaku. Pratiquant un kung-fu bien à lui, il terrorise tout le monde. Fier d'être noir, il est aussi très populaire auprès des femmes. Mais lorsque son frère Jimmy est assassiné, la CIA lui demande de reprendre du service. Après avoir retrouvé une douille sur les lieux du meurtre, il remonte la piste d'un complot destiné à affaiblir les Afro-Américains : distribution de drogue dans les orphelinats et de bière frelatée dans les quartiers noirs qui réduisent la taille du pénis. Il remonte le complot jusqu'à la tête de la conspiration : le président des États-Unis Richard Nixon. »
C’est tout un programme, et un beau.
Oui, Black Dynamite parodie le genre de la blaxploitation et des films de kung-fu des années 1970, de ces héros ou héroïnes black (Pam Grier, coeur) qui vont lutter contre les méchants qui veulent faire encore plus de mal à leurs quartiers défavorisés. Black and proud, à coups de tatanes. Mais le film de Scott Sanders date de 2009 et pousse le bouchon un peu plus loin, avec une petite dose d’absurde derrière le sérieux de facade, toujours inébranlable.
Black Dynamite a le kung-fu en lui, la moustache assurée et son petit jingle rien qu'à lui. Non seulement la retranscription des films de cette époque est finement respectée, avec les erreurs de montage typiques de l'époque, les costumes et l'ambiance en général, mais le film s'en moque gentiment, en en détournant les codes. C’est fait assez finement, sans jamais trop en faire, sans tomber dans la parodie grossière. Comme dans Opération Funky et Blackkklansman, avec qui il partage quelques points communs, il y a une vraie tendresse pour le genre, une affection amusée pour ses défauts.
Interprété par Michael Jai White, Black Dynamite irradie de sa chaleur noire et funky pendant tout le film. Il nous laisse à peine le temps d'oser esquisser un léger temps de fatigue que l'action ou l'humour reprennent de plus belle.
Sans crier gare, Black Dynamite arrive et nous lance des tatanes d’amour. Il n’est pas qu’un hommage aux films de blaxploitation. Il propose une vraie histoire, délicieusement farfelue, de l’action bien musclée et un humour bien trouvé, qui se moque mais sait aussi jouer sur des registres plus absurdes. C’est un film explosif, généreux, à savourer et à partager auprès du plus grand nombre, car injustement méconnu. Une série animée a tout de même vu le jour, et malgré ses deux petites saisons est elle aussi une perle.