Army of darkness.
Pas encore reconnu à l'époque comme un des metteurs en scène les plus excitants de ces dernières années, Guillermo Del Toro se vit confier les commandes des secondes aventures du diurnambule. Le...
Par
le 23 sept. 2012
21 j'aime
4
Comme je l'ai dit dans ma précédente critique d'Une Balle dans la tête, Blade 2, réalisé par le génial Guillermo Del Toro, est l'un des films qui se rapproche le plus de ce chef d'oeuvre du film de vampires, oeuvre unique que je cherche depuis longtemps. Surpassant de loin l'original, et ce tout en le laissant sur le banc de touche, beaucoup plus recherchée, évoluée et mieux scénarisée, cette suite est en tous points meilleure.
Pour m'avancer plus dans les détails, voila le meilleur opus de la trilogie, qui ne tarda pas à décevoir avec Trinity. Et tout ceci est surtout dû à deux hommes, Guillermo Del Toro, qui apporte sa propre touche ainsi qu'une réalisation novatrice et atypique, mais aussi David S. Goyer, scénariste du premier et du troisième, et mauvais réalisateur de ce dernier, qui nous pond une intrigue originale, bien écrite et très cohérente, offrant un réel univers au chasseur de vampires, nous retirant, le temps d'un instant, du monde des suceurs de sang pour mieux nous y replonger, et nous empêchant de tomber dans le réchauffé.
On verra ici de l'inédit, du jamais vu, à l'image des Reapers dirigés par Jared Nomak, qui en a mis au monde la plupart en les contaminant, étranges créatures à mi chemin entre une momie et un vampire, véritables bains de fraicheur pour un genre en perdition et en constante répétition. On n'aura jamais assisté à tel spectacle avant ce film, à voir des monstres aussi dangereux que sanguinaires, avec un Luke Goss à leur tête plus engagé et charismatique que jamais.
Il participait là à son premier film avant d'enchainer les direct to video et de jouer une dernière fois sous la direction de Del Toro dans Hellboy II : les légions d'or maudites, où il incarnait, aussi prévisible que cela puisse paraître, le bad guy principal, qui donne autant de mal à Hellboy qu'il en donne ici à Blade. Un méchant au physique imposant qui aurait pu, s'il n'avait pas tourné le dos au cinéma pour les téléfilms se tailler une réputation dans la roche comme étant un bad guy incontournable des blockbusters américains. Mais que voulez-vous, avec des si, on referait le monde...
Pour ce qui est des autres acteurs, il n'y a rien à redire. On comptera notamment des seconds couteaux avec une gueule, une vraie, Ron Perlman en tête, et un Blade encore plus charismatique et violent que dans le premier. Et si Blade 2 est meilleur que son prédécesseur, c'est surtout parce qu'ils ont corrigé un défaut somme toute important.
En effet, on trouvera beaucoup plus d'enjeux dramatiques que dans le précédent volet. Attention, je n'ai pas dit qu'il n'en possédait pas. Non, loin de là, la mère décédée, par exemple, en était un bon, mais il n'était pas assez poussé et appuyé pour réellement toucher le spectateur. Là, on nous montrera les rapports entre Nyssa, la leadeuse de l'escadron de vampires, et son père, Damaskinos ( me semble-t-il ), le tout en nous livrant une romance plutôt bienvenue, qui nous offrira l'une des scènes finales les plus belles que j'ai pu voir dans un film de vampires, et que 30 jours de nuit ne s'est pas gêné à pomper.
Ainsi, pour qu'il n'y ait rien de manichéen, on nous présentera les bad guys et l'on approfondira leur personnalité tout en nous expliquant leur but premier. On en viendrait même à ressentir de la compassion pour Nomak. Personnellement, lorsque j'ai vu l'attaque de la base, je n'avais peur que d'une seule chose, qu'on le tue.
Que voulez-vous? Goss est tellement charismatique et bon dans ce rôle qu'il en est venu à me faire craindre pour son personnage. Afin que l'on ne puisse être sûr de rien, Goyer et Del Toro enchaîneront les retournements de situation et les révélations dès les trente dernières minutes, et nous laisseront un goût surprenant dans la bouche.
D'ailleurs, puisque j'y pense, voila une excellente idée que d'associer Blade à ceux qu'il chasse, à une escouade qui a été mise au point afin de l'assassiner. Il y a une ironie appétissante derrière tout cela, un cynisme presque saisissant. C'est un peu comme si l'on se moquait du personnage et du film précédent, qu'on mettait en valeur ses ennemis pour montrer qu'au final, eux ne sont pas moins humains que lui. Une belle réflexion que voilà, porteuse d'un grand film du genre.
En ce qui concerne la réalisation, elle est réellement d'exception. Guillermo Del Toro nous livrera des images chocs ou d'une beauté unique, réalisant des plans de caméra d'une finesse rare, jouant sur le nombre de Reapers qui se trouvent par centaines à chasser Blade, à l'image de la scène d'anthologie dans les égouts, prenante, angoissante, oppressante et impressionnante!
"Blade 2" est donc beaucoup plus aboutit que le premier épisode. D'ailleurs, preuve d'un budget plus conséquent, ce film comporte de nombreux money shots, quatre, si je me souviens bien. De nombreuses images, notamment celles tirées de ces fameux money shots, rappelleront sans aucun mal des planches de comics. Là, je pense surtout à la séquence finale où Nomak affronte Blade, qui se révèle totalement super-héroïque. Les plans de caméra s'enchaîneront à des vitesses folles et virevolteront ici et là, avec la fluidité et la virtuosité que l'on connait à Del Toro.
Certains demeureront bouche-bée, d'autres resteront de glace. Moi, j'ai été conquis. "Blade 2", c'est l'une de ces rares suites parvenant à surpasser l'original, qui partait avec un avantage certains, celui de l'effet de surprise. Il apporte un réel renouveau à la trilogie, renouveau qui sera stoppé et trilogie qui sera gâchée par un troisième épisode décevant et catastrophique, largement en deçà de toutes les attentes qu'on pouvait en avoir.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2015, ça a été une foutue bonne année ! Pas tellement, en fait ..., Les meilleurs films de super-héros, La phase 0 de Marvel, ç'aurait pu être la banqueroute. Mais étrangement, y'a de bons films qui sont sortis, quand même ..., Bizarrement, y'a des fois où tu voudrais que le méchant gagne sur le héros ... et Une vie de cinéphile
Créée
le 21 juin 2015
Critique lue 587 fois
7 j'aime
D'autres avis sur Blade II
Pas encore reconnu à l'époque comme un des metteurs en scène les plus excitants de ces dernières années, Guillermo Del Toro se vit confier les commandes des secondes aventures du diurnambule. Le...
Par
le 23 sept. 2012
21 j'aime
4
On me demande souvent pourquoi Blade 2 est un de mes films préférés : « Quoi ?! Un film avec un renoi fringué comme Néo qui chasse des vampires WTF ! C'est juste une vieille série B ! Naaaaaaaaaaan...
Par
le 27 mars 2011
14 j'aime
2
Blade 2, c'est un peu le film de tous les plaisirs : Del Toro s'amuse comme un fou à repiquer ses persos dans Bloodlust et Jubei de Kawajiri (et ça marche!); et s'offre des séquences à la réalisation...
Par
le 12 juil. 2010
14 j'aime
Du même critique
Quatre ans, c'est long. C'est très long. En quatre ans, t'as le temps de changer de meuf, de maison, de voiture, de vie; de sexualité, même. En gros, quatre ans c'est aussi long qu'attendre un film...
Par
le 24 mars 2016
42 j'aime
65
Dans le ptit bled paumé où je passe le clair de mes vacances s'est proposée une expérience pas commune : voir le film "Les 4 Fantastiques" en avant première. Nourri d'espoirs et d'ambitions, je me...
Par
le 4 août 2015
35 j'aime
42
Saison 1 : 9/10. Au cinéma, nombre de personnages se sont fait massacrés pendant des décennies, sans vergogne ou une once de progrès. Les comics aussi ont été touchés par cette mode de la destruction...
Par
le 13 déc. 2017
34 j'aime
4