Louis, Henri, Annie et les autres...

Alors qu'il en fut désigné comme réalisateur suite au désistement de Robert Dhéry, Claude Sautet n'a jamais considéré Bonjour Sourire comme son premier film, s'estimant juste un technicien. Ce qui n'est pas difficile à comprendre quand on connaît le résultat, mais aussi la carrière du metteur en scène de Les choses de la vie, très loin de ce genre de comédie un peu bouffonne.

Ici, l'histoire tourne autour d'un royaume imaginaire où une princesse ne sourit jamais, ce qui va provoquer le kidnapping, organisé par le premier ministre qui souhaite l'épouser, de stars du music-hall. Plus précisément, ce sont Henri Salvador, Annie Cordy, Jimmy Gaillard et Christian Duvaleix qui vont être enlevés pour remplir cette mission. On retrouve aussi dans ce royaume des seconds rôles comme Louis De Funès, Darry Cowl et Jean Carmet. L'idée de base pouvait, pourquoi pas, donner quelque chose de sympa (quoique...) mais ça ne prend que trop rarement pour vite finir par tourner en rond, où les comédiens répètent toujours les mêmes blagues pendant un peu moins d'une heure trente.

Si on excepte quelques passages qui peuvent nous faire arracher un sourire, surtout lors des premières apparitions de De Funès et Salvador, c'est plus souvent grotesque et surtout pas drôle pour un sou. L'histoire n'est guère intéressante sachant qu'elle finit par vite tourner en rond, Sautet (et/ou les producteurs) mise tout sur les comédiens mais ici ça ne marche pas, ils ne se montrent guère inspirés. Rajouté à cela quelques longueurs, des acteurs tournant trop vite à la caricature jusqu'à en devenir légèrement énervants (mention à Annie Cordy) et des passages musicaux inutiles il ne reste plus grand-chose à sauver si ce n'est un certain charme, notamment lors du passage au cabaret.

Bref, Claude Sautet se retrouve réalisateur d'un film dont il ne devait être qu'assistant et livre une oeuvre souvent grotesque qui ne vaut le coup que pour de rares passages malgré la présence de nombreuses stars françaises de l'époque.