Deuxième aventure cinématographique de James Bond, et la recette, bien que pas encore tout à fait mature (c'est avec "Goldfinger" qu'elle le deviendra), commence à prendre. On retrouve ainsi les embryons de ce qui deviendront les gimmicks de la franchise. Une séquence pré-générique courte mais efficace (qui n'a pas été filmée comme telle et fut intégrée ainsi au montage). Un générique sans chanson, mais avec une recherche esthétique (noms projetés sur des corps de femmes dansant) et une musique qui ne se limite pas au thème de James Bond. Des gadgets inventifs, etc.
Au-delà de ces éléments formels, "From Russia with Love" est un film d'espionnage remarquablement bien mené. Le scénario joue avec les tensions de la Guerre Froide et l'atmosphère du Bosphore, 007 se rendant à Istanbul pour tenter de dérober un appareil de cryptage soviétique, tout en étant manipulé par SPECTRE. Filatures, coups-fourrés, séduction, bagarres seront au menu !
S'il on déplorera la superficialité criante de la bond girl incarnée par Daniela Bianchi, Sean Connery a toujours une classe insolente en 007 macho et sûr de lui. Pedro Armendáriz (décédé peu après le tournage) campe quant à lui un personnage secondaire amusant et particulièrement attachant. Tandis que Robert Shaw est inquiétant en second couteau redoutable. Ce dernier fait perdre sa superbe à James Bond, le temps d'une séquence de train particulièrement efficace, au montage incroyablement riche et dynamique pour l'époque.
"From Russia with Love" est donc un beau film d'espionnage, dont le succès lancera la Bond mania, et permettra à la franchise de partir sur des budgets plus élevés pour les suites.