En 2001, alors qu'il fait la promo de "Replicant", Jean-Claude Van Damme est invité sur un plateau télé français. Il expose, dans un franglais plus ou moins cryptique, les principes de ce qui deviendra la VOD et le streaming par abonnement. Mais ses propos seront surtout repris pour être moqués par les médias français. En 2021, ça y est, Mr "Muscles from Brussels" réalise sa prophétie, et sort (avec quelques trains de retards...) son premier film directement diffusé sur Netflix.
"Le Dernier Mercenaire" part d'une ambition sincère, celle de parodier les films d'action, et d'offrir un spectacle digne du cinéma populaire d'antan. On y trouve ainsi quelques références cinéphiles, allant du "Professionnel" avec Jean-Paul Belmondo... à un clin d’œil étonnant (et involontaire ?) au tout premier rôle improbable de JCVD dans "Monaco Fever".
Le problème est que si les intentions y sont, l'exécution ne suit pas. Le film s'avère très vite poussif et balourd. Acteurs aux fraises et beaucoup trop nombreux pour que l'on s'intéresse au sort des personnages. Humour peu recherché (non messieurs, il ne suffit pas de jouer les idiots pour être drôle). Scénario laborieux. Quelques bonnes idées, mais traitées de manière pachydermique : le méchant fan de "Scarface" qui nous envoie ses références en pleine figure, le fils mauviette du héros gros dur tape sur les nerfs au bout de quelques minutes, etc.
C'est d'autant plus dommage que le film passe à côté de certaines bonnes idées. Par exemple, Van Damme est régulièrement affublé de perruques... qui servent surtout à masquer les doublures lors des combats (Van Damme a beau mouiller allègrement le maillot et envoyer quelques high-kicks, il a 60 ans et des limites physiques !). S'il avait poussé l'auto-dérision jusqu'au bout, il aurait été amusant de construire des gags sur ces doublures...
"Le Dernier Mercenaire" est donc sans grand intérêt, on lui préférera sans sourciller "JCVD" en termes d'auto-dérision.