Borg/McEnroe n'est pas une grande réussite. Mais sur un sport qui n'avait quasiment jamais été abordé au cinéma, et donc on l'entend un sujet assez casse-gueule, il a le petit mérite de continuellement rester dans un standard de qualité convenable (Shia LaBoeuf est bon). Néanmoins, le temps s'écoule sans que l'on sache vraiment ce qu'on l'est venu voir avec des scènes surjouées (dans l'expression ou l'inexpression selon le joueur) et toujours d'une légère banalité. Est-ce ce à quoi la vie d'un tennisman était déjà réduite ? C'est possible. Pas sûr que même avec le plus grand degré de réalisme, une quelconque rivalité actuelle pourrait être rendue enivrante au cinéma, à moins de la passer en documentaire. Il est difficile ici de s'enthousiasmer sur des matchs qui ne sont que fiction.
Il y'a en effet cette préoccupation qui est de se retrouver devant une œuvre qui n'a pas été travaillé conjointement avec Borg et McEnroe. Et donc sans aucune image d'archive également. Pour moi qui en tout cas n'ait pas vécu la période, j'étais toujours habité par ce doute de ne pas savoir situer les scènes, dans tous les cas oubliables, entre la fiction et la réalité.
Autrement, cette façon de revenir sur l'Histoire de ce duel à Wimbledon, sans citer un seul autre joueur (ou presque) peut aussi bien s'expliquer que sembler étrange pour d'autres. Un peu comme si un film sur la rivalité Federer/Nadal ne faisait jamais mention de l'existence de Djokovic, tant bien même on en est rien à foutre. Ne comptez donc pas vous y instruire.
Un film finalement beaucoup moins risqué et osé qu'on aurait pu le croire, correct mais largement dispensable pour ne pas dire inutile. Moins fun et réussi, par exemple, que le film Rush qui rendait lui aussi un hommage à l'un des grands duels du sport.