Avec son statut de film Netflix le plus cher de l'histoire (pour le moment), son casting quatre étoiles et son sujet original, Bright avait toutes les cartes en main pour surprendre tout le monde. Un buddy movie féerique où Will Smith et Joel Edgerton campent des flics obligés de résoudre ensemble une sordide affaire dans un monde où humains et orques cohabitent, le tout sous la tutelle du nerveux David Ayer : bien sûr qu'on a signé ! Pourtant, le résultat final a tout d'un pétard mouillé décevant pour ne pas dire insignifiant.
Habitué aux films du genre, Ayer nous sert donc un mix de End of Watch et de Futur immédiat, Los Angeles 1991 où un flic raciste des orques après un classique traumatisme de plusieurs années doit s'associer à une de ces créatures fantastiques pour stopper une méchante sorcière. Un scénario manichéen donc, sans aucune envergure, mal écrit et sans surprises, où les latinos sont ici représentés par des orques brutaux aux maquillages douteux et où les elfes soigneux et malins sont l'élite caucasienne au sommet de la hiérarchie.
Will Smith n'a définitivement plus la pêche des années 2000 et nous livre une prestation à peine plus marquante que sa précédente dans Suicide Squad (de ce même Ayer). À ses côtés, un Joel Edgerton noyé sous un épais maquillage, incapable de délivrer la moindre émotion crédible. Le reste du casting n'est pas en reste, Noomi Rapace en tête (ou la nouvelle Milla Jovovich). Scènes d'action oubliables, échanges entre personnages d'une rare débilité, rebondissements téléphonés, mise en scène quasi-apathique... Bright ne brille ni de par son originalité inexistante ni de par sa réalisation anecdotique, en faisant tout au plus un DTV presque ringard qui ne restera nullement dans les mémoires.