Salut! Moi c'est Marzia. Voici l'histoire de mon été 1983.


Cette année encore, je me suis rendue en Italie pour y passer mes vacances d'été. J'avais tellement hâte d'y retrouver Elio.
Nous nous sommes revus quelques heures après mon arrivée et c'est comme si nous ne nous étions jamais quittés. Notre amour naissant laissait imaginer un bel avenir depuis le temps que nous nous tournions autour. Très rapidement, nous nous sommes rapprochés. Enfin, pas trop rapidement quand même: nous sommes tous les deux très peu expérimentés en matière d'amour.


Et puis Oliver est arrivé, tel un étalon fougueux. Il avait tout pour lui, bel américain musclé au charisme incroyable. Tout le monde n'avait d'yeux que pour lui mais c'est sur mon Elio que ce dernier a jeté son dévolu. Un peu comme si c'était trop facile avec les autres, il s'est lancé le défi de séduire mon Elio dès les premiers instants. Un massage à la première occasion, au vu et au su de tous, allant jusqu'à me ridiculiser et me rabaisser pour mieux étendre son emprise. C'est tellement aisé quand on a 10 ans de plus, l'expérience et l'assurance.


Petit à petit, je voyais bien qu'il gagnait du terrain dans l'esprit de l'élu de mon cœur. C'était comme si toute la culture d'Elio justifiait son détournement. Mon érudit n'en était pas moins immature émotionnellement et aisément perturbable, lui, qui osait à peine me toucher au début de l'été.


Dans une ultime tentative de le garder, je lui ai offert ce que j'avais de plus précieux: ma virginité. Si mes parents savaient...


Mais rien n'y changea...


Oliver parvint à ses fins, lui qui est déjà en couple depuis 2 ans... Il se sera offert un peu de bon temps avec un jeune homme de 17 ans avant de se fiancer et mener une vie rangée...


Aujourd'hui tout le monde acclame leur histoire d'amour qui a brisé la mienne ainsi que mon cœur. Comment pourrais-je à nouveau aimer un jour? Comment pourrais-je à nouveau faire confiance? Le public s'en fout pas mal... parce que l'homosexualité c'est cool vue sous cet angle bobo sans problème et qu'on n'en a pas fait le sujet du film. Et moi dans tout ça? Homosexuel/hétérosexuel, je m'en fous pas mal de tout ça moi aussi. Ça importe tellement peu quand on parle d'amour... mais au fond ça importe tellement peu qu'on n'en fait pas le sujet du film mais celui des critiques et que tout le monde applaudit.

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le 17 août 2018

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Alienure

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