Après sa douloureuse expérience sur Payback dont le montage a été complètement modifié, le brillant scénariste Brian Helgeland s'attèle quelques années plus tard à son deuxième long-métrage, situé cette fois-ci au Moyen-Âge. Nous y découvrons un jeune écuyer féru de chevalerie qui saisit l'opportunité de devenir chevalier en usurpant l'identité de feu son maître et où, accompagné de trois gais lurons, il va s'inscrire à un prestigieux championnat de joute équestre et affronter bien des embûches telles que des ennemis redoutables, une princesse à la beauté éblouissante et les dures commodités de la cour...
Plein d'humour et de légers anachronismes, Chevalier a la particularité de moderniser le film de chevalerie en y intégrant une certaine cocasserie que l'on avait pas vu depuis Sans peur et sans reproche ainsi qu'une B.O. détonante constituée de titres rock aussi entraînants qu'inappropriés dynamisant avec malice ce long-métrage exaltant où action, humour et romance s'entrechoquent comme les lances sur les armures de nos preux combattants. Outre son scénario rocambolesque, Chevalier nous entraîne également dans une série de situations drôlissimes caractérisant nos pathétiques héros.
Mise en scène énergique, photographie élégante, musique épique et acteurs surprenants participent également à la réussite du film, le jeune Heath Ledger (The Patriot) arrivant sans peine à devenir dès le début un héros attachant, téméraire mais maladroit, fleur bleue mais déterminé. Il est accompagné des truculents Paul Bettany, Mark Addy et Alan Tudik, parfait en acolyte porté sur les bourre-pifs à foison, et fait face à l'habitué des rôles de bad guys Rufus Sewell, comme d'habitude brillant, tout en essayant de conquérir la jolie (mais ici peu convaincante) Shannyn Sossamon. Ainsi, malgré quelques légères longueurs et un happy-end poussé dans ses derniers retranchements, Chevalier reste un film chevaleresque drôle et épique dont on ressort le sourire aux lèvres et la tête encore bien déboussolée par la multitudes d'affrontements virulents. Une réussite.