Le premier film de Kevin Smith, celui qui pose les bases de sa culture geek, de son style, de sa verve et par conséquent de ses dialogues uniques constitués de brillantes réflexions sur l'univers du cinéma, sur les petits tracas des gens (vous savez, ceux qui prennent de l'importance à force) et sur les relations amoureuses et d'amitié incongrues. Tourné en noir et blanc avec un budget dérisoire, Clerks est l'un des meilleurs films indépendants de la génération 90s.
Quasiment autobiographique, le long-métrage nous présente donc Dante et Randal, deux meilleurs amis très opposés travaillant presque côte à côte. Dante est posé, bosseur, réservé mais n'hésite pas à tromper pas sa copine attentionnée Veronica avec son ex. Il travaille depuis une plombe en tant que vendeur dans une épicerie et se laisse tout le temps marcher sur les pieds. Randal, lui, est son contraire : excentrique, vulgaire et fainéant, il n'a aucun scrupule à rembarrer ses clients ou encore à insulter ceux de Dante.
Bien que l'histoire ne se déroule que lors d'une journée où « Dante n'est pas censé travailler » et principalement à l'épicerie, nos deux héros vont vivre une dizaine de mésaventures humaines et délurées, enchainant catastrophe sur catastrophe, le tout dans un univers restreint et donc monstrueusement attachant. On rigole à pleins poumons, pour peu que l'on adhère à une certaine vulgarité propre au metteur en scène américain. En somme, culte, unique et désopilant, Clerks est un régal sans âge à consommer impérativement.