Le titre original est l'occasion de voir que les exploitants avaient un pouvoir non négligeable il y a fort longtemps ; le premier titre du film était Le grand con. Ça ne plait pas. Puis, on essaye Con comme la Lune, et ça ne passe toujours pas. Finalement, il y a un compromis en enlevant les trois premières lettres, laissant deviner ce que la phrase veut dire.
Mais le thème du con est au cœur du film : Marielle joue ici un homme frappé de la crise de la quarantaine, et qui plaque femme et bébé pour vivre avec plus jeune que lui, et bien entendu, elle est belle à mourir, au point qu'elle lui donne une situation sociale qu'il ne connaissait pas (il se fait entretenir par sa maitresse), sa seule tâche, si j'ose m'exprimer ainsi, est qu'il la tringle. Et elle non plus ne déteste pas ça, au point qu'elle l'épuise à force de tirer sur le haricot.
Je ne suis pas un fan des Galettes de Pont Aven (la précédente collaboration Séria/Marielle), et ici, je marche beaucoup plus. Peut-être à cause de Marielle, qui est extraordinaire, et se régale à se balader en costume orange, et en slip de mouton (!), rien que pour épater sa petite amie. De plus, son caractère laisse penser que le film aurait pu être italien, car Seria dénonce aussi la grande lâcheté des hommes par peur de perdre leur copine, ou plus encore, de ne plus pouvoir les baiser (c'est comme le film, c'est cru).
Bien entendu, la femme n'est aussi pas épargnée ; la maitresse du personnage de Marielle, jouée par Sophie Daumier, est également assez naïve, et comble du bonheur pour un homme, elle l'entretient, sans que ça ne lui pose de problème à vivre à ses basques. Cela dit, elle semble se rémunérer dans ses moments de jambe-en-l'air, et montre que c'est elle, par son argent et son corps, qui mène le pauvre Marielle par le bout de la queue.
Enfin, il y a Dominique Lavanant qui joue, déjà, l'ancienne femme de Marielle, et qui est une personne très coincée, limite cul-serrée, et dont son mari semble s'en foutre totalement, y compris de sa fille qu'il a eu avec elle. N'oublions pas aussi l'excellent second rôle que fut Marco Perrin, présent dans la partie du film consacrée à Deauville.
Le film est une grande réussite, non seulement par le jeu de Marielle, mais aussi pour montrer que non, les hommes n'ont pas LE pouvoir, les femmes savent aussi ruser. D'ailleurs, il y a un assez joli final (où le dernier mot est "connard") où Marielle va subir ce que lui a infligé à ses conquêtes.