Michel, la cinquantaine, est passionné par l'aéropostale. Mais un jour, celui-ci tombe en arrêt devant des photos de kayak. Son amour pour les avions se mue alors en une fascination étrange envers les canoës. Michel pagaie pendant des heures sur son toit, voit des kayaks partout où son regard se pose, et en rêve même la nuit. L'homme aspire à de longues traversés en solitaire, à des paysages bucoliques, et poussé par son envie d'aventure et le soutien inattendu de sa femme, il décide d'assouvir son désir d'évasion en partant, seul sur une rivière, porté par le courant.
Pour son nouveau film, le réalisateur Bruno Podalydès ose une réalisation sobre, simple et efficace qui contrebalance avec la fantaisie de son scénario farfelu. Avec son côté décalé, le film, très léger, est un véritable feu d'artifices de poésie et de tendresse : A la fois drôle, avec ses dialogues savoureux et ses situations cocasses, l’œuvre sait aussi se faire touchante, et nous émouvoir de par sa finesse. Si son écriture fluide fonctionne, on peut également saluer le jeu des acteurs, notamment celui de Bruno Podalydès, qui se sied à merveille dans le rôle de Michel, ainsi que celui de Sandrine Kiberlain, ou encore d'Agnès Jaoui. Tous les personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires, apportent à cette œuvre une dose de fraîcheur et de rêverie revigorantes.
A la manière d'un avion dans un ciel sans nuage, ou d'un kayak sur une rivière tranquille, le rythme du film peut parfois présenter quelques longueurs résiduelles. Mais celles-ci sauront vite oubliées grâce à une multitude de moments hilarants et de scènes touchantes, aussi réjouissants qu'inattendus.
En bref, « Comme un avion » excelle aussi bien dans sa drôlerie que dans l'émotion qui l'en ressort, séduit par sa délicatesse, son rayonnement qui semble l'auréoler. Et cette œuvre vous laissera rêveurs, de son décollage à son atterrissage. A voir absolument.