J'ai trouvé très frais ce joli film plein de tendresse de Bruno Podalydès, qui a une eu riche idée de se mettre devant la caméra, car c'est un acteur très touchant, de mon point de vue.
Toutes les péripéties de ce kayakeur passionné sont délicieuses, depuis, l'achat du matériel et son montage jusqu'aux retrouvailles avec sa femme et son frère, au bord de l'eau.
Il y a beaucoup de moments gais et légers et d'autres qui font carrément rire.
La diversité des personnages est étonnante. Sandrine Kiberlain en épouse compréhensive, un peu étonnée au début par les projets fantasques de son mari, finit par se prendre au jeu et l'accompagner dans son entreprise, ce qui crée des scènes aussi drôles que tendres chez ce couple (notamment la sieste improvisée).
La rencontre de deux autres belles femmes va faire capoter les plus belles velléités d'éloignement et de solitude de notre bel aventurier. Il succombera aux charmes de la jeune serveuse Mila, puis de la belle aubergiste interprétée superbement par une Agnès Jaoui, en pleine forme, la quarantaine épanouie.
Deux zuluberlus bricolent tandis que des clients sirotent et des enfants s'ébattent gaiement dans cette magnifique guinguette : tout est prétexte à la beuverie, au jeu, à la séduction.
Certaines scènes sont croustillantes : le jeu de piste coquin avec les post-its, la danse, la nuit dans la camionnette et même les scènes d'insultes avec le pêcheur Arditi !
Ne pas parler de la BO serait un sacrilège tant elle est importante pour l'ambiance et dans le message du film. Charlélie Couture nous embarque dans son "avion sans ailes" (le point de départ du film), Georges Moustaki revendique "Le temps de vivre", tandis qu'Alain Bashung célèbre la beauté de la nature et des femmes, à travers "Vénus".
C'est un hymne à la détente, à la lenteur et à un certain immobilisme, loin de la frénésie de la ville, du 100 à l'heure. Tout ça pour mieux goûter aux plaisirs de la vie et ça fait du bien : on en redemande !
Bref, un très bon moment de détente, (à savourer entre amoureux si possible), qui m'a rappelé l'un des premiers longs métrages de Bruno Podalydès : "Versailles rive gauche".