J'ai trouvé ce film très frais, et pas du tout surjoué.
Laure Calamy y est formidable. Elle irradie tout de son sourire et de son naturel. Ses larmes et ses moments de désespoir sont émouvants.
Elle a un potentiel comique indéniable, sans avoir besoin d'en faire des tonnes.
Il est agréable également de retrouver l'amant Benjamin Lavernhe et la grande bringue Olivia Côte qui est là où on ne l'attend pas.
Et il y a ses rôles dits secondaires, qui ne le sont pas tant que ça. Ils apportent une richesse de personnages très colorée, autant que les paysages et les ânes qui nous émerveillent, surtout Patrick.
L'histoire de cette jeune femme, désœuvrée durant les vacances d'été, m'a fait immédiatement penser à celle du personnage principal du film d'Éric Rohmer, Le rayon vert.
D'ailleurs, on y retrouve la même actrice, Marie Rivière.
La voir ici, avec trente ans de plus, toujours aussi délicieuse, pleine d'empathie avec Antoinette est un régal.
Sourires coquins, complicité féminine sont tendrement échangées durant la rencontre de leurs personnages, comme si la mère disait à la fille : " t'inquiètes pas ma fille, je suis passée par là, ça va aller. "
J'ai trouvé ce clin d'œil, je ne sais s'il est conscient ou pas de la part de la réalisatrice, réjouissant.
D'ailleurs, il s'agit d'amour également ici.
Sa place y est centrale.
De même que les errements du personnage principal, qui de rencontres en rencontres, de déceptions en découverte, va y trouver en épaisseur, un départ vers d'autres ailleurs ?
Voici le récit d'une renaissance émancipatrice. On y avance sur le chemin de la vie, de sa destinée, avec les errements propres à la vie : des difficultés à avancer, des demi tours, des blessures physiques et psychologiques, des moments de doute mais aussi de bonheur, des paysages magnifiques, des rencontres formidables, des moments de vérité crue.
Le chemin de Stevenson comme chemin initiatique.
Voilà un beau conte.
A voir assidûment. Ça fait du bien , et ça donne envie daller dans les Cévennes, sur cette route, à pieds, en compagnie d'un âne, pour se découvrir et découvrir les autres.