Conan
3.6
Conan

Film de Marcus Nispel (2011)

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Près de trente ans après la première adaptation par John Milius, revoici Conan le Cimmérien dans une nouvelle aventure cinématographique bien différente de ce qui a été alors proposé pour nos mirettes. Réalisé par le bourrin Marcus Nispel, lequel son remake Pathfinder était plutôt réussi, ce nouveau long-métrage fait table rase des précédentes péripéties du barbare pour se concentrer sur les écrits de Robert E. Howard. Hélas, faire un Conan moins primitif et plus cérébral (à prendre avec des pincettes) ne suffit pas à en faire le héros d'un bon film.


Désormais, c'est l'Hawaïen Jason Momoa ("Stargate Atlantis") qui endosse les muscles du barbare avec plus ou moins d'aisance, son personnage ayant l'air d'être plus réaliste mais moins charismatique. À ses côtés, les cabotins Stephen Lang (Avatar) et Rose McGowan, tout deux méconnaissables, et la sexy Rachel Nichols qui retrouve notre Saïd Taghmaoui — ici tout bonnement inutile — deux ans après G.I. Joe. Le réalisateur narre donc un (trop) long prologue aux origines sanglantes du héros et donne le ton : ça sera gore, épileptique et sans finesse.


Ainsi, après trois introductions successives de près d'une demi-heure, c'est parti pour plus d'une heure de bastons répétitives et de dialogues écrits à la truelle par les auteurs de Sahara et Dylan Dog auquel des rewrites ont été ajoutés par Sean Hood, à la filmographie effrayante. On parle quand même du scénariste de Halloween 8, Cube 2 et The Crow 4, une pointure donc. Conan 2011 est donc une pure série B comme on n'en fait plus, avec son histoire digne d'un épisode TV agrémentée de quelques effets spéciaux, d'un joli casting et d'une poignée de jolis matte-paintings. C'est tout.


Car oui, ce nouveau film possède hélas un scénario très manichéen, avec sa princesse enlevée, son chevalier servant, ses combats mal cadrés et son happy-end prévisible. Les quelques personnages secondaires sont constamment éclipsés, au même titre que l'univers féérique ici basé uniquement sur une sorcière, des hommes de sable et une pieuvre géante dont on ne verra que les tentacules. Mouais, pas terrible pour un revival de 90 millions de dollars. De plus, ce scénario basique s'avère phagocyté par de l'action souvent gratuite et riche en close-ups fatigants, Nispel étant incapable de proposer une dynamique concrètement graphique, hachant son montage et rajoutant des effusions de sang numériques pour maquiller ses lacunes.


Ainsi, Conan reste un pop-corn movie raté et dispensable, oscillant selon les plans entre le DTV cheap et le blockbuster friqué (à croire que le chef op' était modifié au jour le jour), loin derrière les derniers films d'heroic fantasy sortis cette dernière décennie et à des années lumière loin du chef-d'œuvre de John Milius.

Créée

le 8 avr. 2019

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