On considère souvent que Robert E. Howard a inventé l'"heroic fantasy" avec Conan. Ah attendez, Wikipedia me souffle qu'Edgar Rice Burroughs, auteur de Tarzan, avait déjà posé les fondations mais qu'importe... Conan reste dans mon coeur le héros typique de ce genre littéraire qui se déclinera plus tard en de multiples sous-genres dont la fameuse "high fantasy" de Tolkien. Pour ceux qui aiment les aventures musclées de Conan, je conseille d'ailleurs la lecture du one-shot Légende écrit en 1984 par feu David Gemmell.
Pourquoi ce blabla sur les débuts de la fantasy moderne me direz-vous ? Parce que le film de Marcus Nispel dégage un sympathique parfum "old school" qui ravira les amateurs de D&D et des vieux "livres dont vous êtes le héros". Tous les ingrédients y sont : un héros bourrin torse-poil, un side-kick qui crochète les serrures, une ou deux tavernes crasseuses, un monastère caché dans la montagne, une nécromancienne brûlée vive, un poulpe géant, des guerriers de sable, un village incendié où seul survit un orphelin, etc. Des poncifs récités, oui, mais avec un certain talent.
Bon, soyons clairs : l'introduction est complètement kitsch, la performance de Perlman est anecdotique et la 3D est au mieux invisible, au pire vraiment dégueulasse. Mais quelle aventure ! De la castagne à tous les étages, des membres tranchés, des malheureux torturés, des courses-poursuites à cheval, des vannes machistes... ("t'as l'air d'une pute") Non vraiment, ce film est généreux. Je dirais même que ce film déborde d'amour. Marcus, tu n'as sans doute pas fait mieux que Milius, mais tu m'as vendu deux heures de bonheur simple.
PS pour les amateurs : on aperçoit les fesses musculeuses de Jason Momoaaaaa !