Une bonne tranche de rire.
Le film démarre sur une césarienne express au poignard sur un champs de bataille. Ça parait improbable au premier abord, mais la mère de Conan se trouve - au terme de sa grossesse - tout en armure et aux avants postes à batailler.
Forcément, quand on ricane dès les premières secondes d'un film, cela n'augure rien de bon et il faut admettre que Conan sait se maintenir sur le fil du ridicule durant les 2 heures de pellicule.
Car Conan n'est pas seul dans cette aventure, il est accompagné des deux sidekicks les plus incongrus qu'on puisse imaginer pour un tel film : le sosie officiel de Mous Diouf affublé d'une perruque rasta, et Said Tagmaoui (le vrai cette fois-ci, mais à vrai dire on aurait préféré un sosie). A leur décharge, leurs partitions sont si lamentablement écrites qu'elle confinent souvent le film au rayon de la parodie.
Et ce ne sont pas les abondantes giclées de sirop numérique à chaque coup d'épée qui effaceront ce trait comique. Malgré des efforts de post-prod importants pour durcir le ton, le film n'a pas le dixième de la brutalité du film original de 1982. Sans surprise, tout est ici très aseptisé, y compris la séquence de sexe pas vraiment bestiale mais plutôt romantique (où Rachel Nichols semble avoir filé sa place à une doublure d'ailleurs).
Et puis en regardant ce Conan, il est dur de ne pas se rappeler ce fantastique James Earl Jones dans le rôle du bad guy demandant à une de de ses disciples de sauter d'une falaise pour montrer le pouvoir de la chair. Dans cette version on a droit à un type sans charisme dont j'ai déjà oublié le visage, accompagné de sa fille, croisement improbable entre Amélie Nothomb et Edward aux mains d'argent.
Il faut admettre que je ne me suis pas trop ennuyé étant donné que j'ai pas mal ricané (certaines scènes sont cultes) et que les décors et accessoires regorgent de détails risibles (la longue vue de Conan est à pleurer de rire). Seul point positif, les combattants de sable qui sont plutôt bien fichus et proposent une scène d'action intéressante. Dommage qu'elle se finisse par la scène la plus grotesque du film.