Evidemment, on attendait Le Baltringue dans ce registre : la comédie pourrie aux vannes lourdes et la vulgarité toute assumée.
Ce dont on se doutait moins, c'est de la sincérité de Lagaf' dans sa démarche, bien loin du cynisme d'un Onteniente, pour ne citer que la crème.
Car Lagaf' sait qu'on ne lui donnera pas deux chances de faire du cinéma. Alors il se donne à fond, il enchaîne les cascades, les gags, et surtout, il s'essaye à des registres bien plus sérieux : un acteur total on vous dit. Il s'est ainsi attribué les plus belles scènes du film, tel l'inoubliable passage à la Vincent Cassel imitant De Niro ("you tauking to me ?"). Grandiose.
Grandiose car Vincent(*) ne sait décidément pas jouer, même pas un instant, même de loin... même de dos ! Tout autant que Cyril Sebas ne sait pas réaliser (Gomez VS Tavarès, c'est moitié lui), que le cadreur ne sait pas cadrer, et que le chef-op découvre son métier sur le tas. Sans parler du montage juste hallucinant de maladresse et d'incohérences.
De cette somme de toutes les peurs, Il en résulte un film évidemment honteux, et surtout embarrassant.
Le genre de film qu'on regarde en frémissant de honte et en se frottant les yeux. Notamment les premières vingt minutes tant la surprise est totale, et ce malgré tous les a priori négatifs qu'on pouvait avoir. Une belle performance en somme. Lagaf' FTW.
(*) Permettez-moi cette familiarité, j'ai vu son film au cinéma comme 300 autres personnes en France, je peux me le permettre.