Je savais que c'était un mauvais film. Un TRES mauvais film. Un navet comme on en voit rarement.
Et pourtant, j'y suis allé, insouciant, sans trop me poser de question, en me disant naïvement qu'il suffisait de le prendre à un degré suffisamment reculé pour pouvoir l'apprécier de sorte à ce que son visionnage puisse se faire sans déplaisir et surtout jusqu'à la fin.
Et oui, je l'ai vu jusqu'à la fin. Et j'aurais pas du. Oh non, j'aurais pas du. Parce que ce truc, là, c'est même pas un navet, c'est le Mal. Avec un grand M. Comme si on avait placé une bombe à retardement en moi qui menaçait d'exploser à tout instant, une bombe qui risquait bien de me dégoûter à tout jamais des films, et du reste.
J'ai tenu tant bien que mal. J'étais complètement vidé. Anéanti. Le goût de la demi-douzaine de dolipranes encore bien amer dans ma bouche. J'ai retiré le DVD, lentement. Je l'ai remis dans sa boîte. Et puis je l'ai cadenassé. Une fois, deux fois, trois fois. Je l'ai posé lentement. Et puis, je suis allé téléphoner à ma famille, dire que je l'aime, que c'était terrible, mais que je suis toujours là. J'ai raccroché. Une pointe de désespoir. Et puis j'ai décidé le brûler. Oh oui. Je l'ai brûlé. J'aurais pu le revendre, mais ç'aurait été criminel. Personne ne mérite de regarder ce truc. Même Lagaf'. C'est pas de sa faute le pauvre. Le tournage a du être difficile.
Non, c'est trop, j'arrête là. Ce film, c'est Charles Pasqua en plein coït avec un hippopotame, c'est l'infamie à l'état pur. Les dix commandements de l'Apocalypse couchés sur une mayonnaise ratée.
Au secours !