Ed et Lorraine Warren (Patrick Wilson et Vera Farmiga), un couple de démonologues, se voient demander par une mère de famille (Lili Taylor) de venir enquêter sur d’étranges événements surnaturels se produisant dans la maison où elle vient d’emménager avec son mari (Ron Livingston) et ses cinq filles.


Inspiré de faits réels, on imagine sans peine que Conjuring dépasse constamment les événements initiaux dont il entreprend le récit. C’est néanmoins sans doute au fait que cette histoire soit authentique à la base et que ses personnages aient réellement existé que le film doit une grande partie de la sobriété qui fait sa réussite.
En effet, si le scénario s’avère sans surprise, il est en tous cas d’une efficacité que n’égale que la mise en scène de James Wan, dont le directeur de la photographie John R. Leonetti a bien compris que film d’horreur pouvait rimer avec élégance, faire peur aux gens ne nécessitant pas forcément de bouger sa caméra dans tous les sens. Plus qu’à son scénario simple ou à son casting bien choisi, c’est d’abord à cette mise en scène, et au refus presque constant de Wan et Leonetti de trop nous en montrer qui fait que Conjuring tire son épingle du jeu. Car en effet, le film de Wan, en cherchant à toujours rester à une échelle humaine, fait le choix de la sobriété, ne nous montrant que très occasionnellement les entités diaboliques que pourchassent les Warren, et adoptant plutôt la recette vieille comme le monde qui consiste à faire grincer des portes dans tous les recoins, à éteindre les lumières et à faire surgir de nulle part des fantômes qui ne montrent le bout de leur nez que pour disparaître aussi tôt. Conjuring ne se montre dès lors pas absolument terrifiant, mais parvient à appliquer ce que tout film d’horreur doit chercher : faire en sorte que le spectateur, même bien installé derrière son écran, ne se sente plus en sécurité.
Si on excepte les 10 dernières minutes de film, d'où toute frayeur est bannie, on ne pourra que tirer son chapeau devant un film qui, en reculant devant presque toute facilité, parvient, pendant tout le reste de son temps, à faire surgir une tension à partir de rien du tout, et à effrayer son spectateur plus que raisonnablement.

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le 20 juin 2017

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Tonto

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