Ce qui est intéressant dans le cinéma de James Wan, quelque soit le genre qu'il aborde, c'est que le bonhomme à beau nous balancer tous les clichés possibles et imaginables à travers la gueule, ça marche quand même. C'est peut-être ça la force et la qualité première du cinéaste: nous faire croire à ce qu'il filme autant que lui malgré notre réticence bien compréhensible et c'est encore plus palpable avec son "Conjuring".

Après le succès de "Insidious", Wan revient au film de maison hantée mais cette fois sans son complice Leigh Wannel, avec un script extrêmement proche de son précédent film, à ceci près que le cinéaste s'intéresse à des personnages ayant réellement existé, à savoir le couple Warren, sorte de Ghostbusters ayant officié dans les années 60 et 70.

Soyons francs, la mention "adapté de faits réels" est une vaste blague, James Wan y va avec la finesse d'un orc des cavernes et vous avez déjà vu le film un bon millier de fois. Mais comme je le disais plus haut, ça marche, et ça fonctionne même du tonnerre pour qui sera client de ce genre de connerie ectoplasmique. Comment cela se fait ? Tout simplement parce que Wan croit dur comme fer à l'histoire qu'il raconte. Car même si ses personnages sont des clichés ambulants, le spectateur parvient à s'y attacher, à pratiquement les aimer, qu'il s'agisse de la famille subissant les exactions d'un fantôme vénère ou le couple de chasseurs de fantômes, dont la relation familiale compliquée demeure peut-être ce qu'il y a de plus intéressant dans le script.

S'il joue avec tous les poncifs du genre, Wan parvient à instaurer une ambiance lourde et stressante à défaut de faire véritablement peur, fait preuve d'un sens esthétique indéniable et compose des plans vertigineux et magnifiques, jusqu'à un climax tendu et spectaculaire, nous vengeant une bonne fois pour toute des "Paranormal activity" et leurs deux, trois portes qui claquent en guise de spectacle.

Pur train fantôme compensant son manque d'originalité flagrant par une efficacité de chaque instant, "Conjuring", s'il est loin d'être une date dans le cinéma d'épouvante, témoigne du savoir-faire indéniable de James Wan, cinéaste certes imparfait mais terriblement généreux, sachant toujours s'entourer de très bons comédiens, comme c'est encore le cas ici, mention particulière pour Vera Farmiga et Lily Taylor.

Moi qui aime visionner un bluray dans le noir complet, histoire de profiter pleinement de la qualité du produit et de m'imprégner de l'ambiance, j'ai lutté de toute mes forces pour ne pas allumer la lumière.

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le 8 juin 2014

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Gand-Alf

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