Certains se sont ennuyés devant Insidious, d'autres (comme moi) ont frissonné comme rarement ils l'ont fait. Et pour son nouveau film, le brillant James Wan revient avec une nouvelle approche de la peur qui risque fort de surprendre les plus sceptiques... Pourtant écrit par deux tacherons issus de téléfilms pourraves qui ont bien gravé les échelons (les Frères Hayes, à qui l'on doit plus récemment La Maison de cire et Les Châtiments), le scénario compile une fois encore les gimmicks préférés du réalisateur : les poupées au visage glaçant, les demeures maudites, les enquêteurs et les couples à moitié-déchirés...
Reprenant le même concept d'évènements surnaturels qu'Insidious, Wan va aller encore plus loin dans l'expérimentation de la peur à travers une histoire tirée de faits réels (ça on s'en tamponne) où les jump scares les plus classiques vont être ici présentés de manière extrêmement brutale. Bien sûr, le scénario reste dans les clous mais on a bel et bien les jetons pendant 1h40 ! Les jump scares les plus intenses à ce jour sont donc dans Conjuring (c'est garanti) tandis que les lourds silences et les plans sombres à l'espagnole vous glaceront le sang dans l'attente d'un évènement sursautant qui ne se fout pas de la gueule du spectateur.
La mise en scène du créateur de Saw est toujours aussi soignée et que sa direction d'acteurs reste exemplaire, du fidèle Patrick Wilson à la polyvalente Vera Farmiga en passant par les trop rares Lili Taylor et Ron Livingston ainsi que cinq gamines qui en ont dans le ventre. Au final, en dépit d'un script un brin redondant (l'originalité n'est pas de mise, sachez-le), Conjuring a le mérite de flanquer la frousse avec maestria, prouvant définitivement que James Wan est le nouveau maître de la peur.