Ayant eu beaucoup de retard en production, l'adaptation de la série de comics "Hellblazer" s'avère être une franche réussite et ce, malgré de nombreuses libertés prises par rapport au matériau d'origine et quelques défauts non négligeables. Rebaptisé Constantine, le long-métrage met en scène Keanu Reeves dans le rôle atypique et immédiatement attachant d'un enquêteur luttant contre les forces occultes au franc-parler direct et aux manières peu délicates...
Plutôt fidèle à son modèle de papier, notre héros fait toutefois ici équipe avec la fadasse Rachel Weisz, peu convaincante en femme-flic énervante d'incrédulité qui « croit en Dieu mais pas au Diable » (hum...). Il s'associe également à ses comparses de la BD Chas Kramer (Shea LaBeouf, truculent) et Papa Midnite (Djimon Hounsou, hélas sous-exploité) pour tenter d'empêcher l'arrivée du fils du Diable sur Terre, ramené par le biais d'une mystérieuse façon...
Ainsi, malgré de nombreuses facilités, des raccourcis aberrants et quelques situations poussives, le scénario va tambour battant, mêlant avec brio fantastique, ésotérisme et action avec une dynamique époustouflante. Ce dynamisme vient notamment de la mise en scène explosive du réalisateur issu du clip Francis Lawrence, qui envoie la sauce à chaque plan, transformant des scènes classiques (et parfois peu utiles à l'intrigue) en véritable florilège d'effets spéciaux réussis.
Nous retiendrons donc aisément le petit passage mouvementé de Constantine en Enfer, son combat final contre une horde de démons furax ou encore ses nombreux affrontements envers diverses créatures démoniaques lui cherchant constamment des poux dans la tête. Au final, avec ses innombrables dialogues cinglants, ses séquences de castagnes ébouriffantes et cette galerie de sortilèges numériques, Constantine reste un long-métrage efficace et visuellement magnifique qui revigore avec réussite le genre.