Trop, trop, trop de punchlines d'un coup, tant dans le titre que dans le film. Autant vous le dire de suite, j'aime les films d'amour, les love story à deux balles qui font chialer le spectateur comme un gosse. Enfin non, je les aime à une seule condition : qu'il y a ait un psychopathe dedans, un mec habillé en rouge, qui balance des punchlines mythiques toutes les cinq secondes, et qui a une gueule de testicule édentée.


"Deadpool" est une histoire d'amour, y'a pas de doute là dessus. Avec 500 morts, des insultes et de la décadence cinématographique. Certes, mais il reste une love story. C'est donc l'histoire d'un mec cool, tellement cool qu'il va baiser la meuf trop bonne de "Gotham", et que l'enfoiré, il va kiffer ça. Ben McKenzie a pas de quoi être fier.


Le problème, c'est que le pauvre clampin est malade, d'une maladie incurable. Ouais, c'est problématique, pour vivre. Pour lui, ça n'a rien d'un soucis; c'est Wade Wilson, merde ! Résultat, devenant Deadpool, et par là même le héros Marvel le plus classe de la création, le mec pète un cable, et prend conscience de ce qui l'entoure.


C'est pas fendard, tout ça? Le pire dans le film ( enfin, le meilleur, mais tu m'as compris ), c'est que Reynolds devient véritablement Deadpool, tout comme Deadpool sait qu'il est Reynolds; s'ensuivra une ribambelle de références à la carrière de l'acteur ( putain mais oh, plus hilarant tu peux pas ! ), ma préférant demeurant celle sur le costume vert ( je vous laisse maîtres de votre jugement ).


Car "Deadpool", c'est aussi cela : des tonnes de vannes balancées comme des bombes, et qui, à l'atterrissage, éclatent tout sur leur passage. Quand Deadpool lâche ses blagues, autant vous dire que même la Terre tremble, et qu'aucun bad guy de service ne s'en sortira. Les meilleures demeurent, sûrement, les mises en abîmes, relevant soit du génie pur, soit d'un dangereux psychopathe.


En soit, cet aspect très assumé est sûrement la plus grosse qualité du film. C'est d'autant plus appréciable que j'avais peur que trop d'humour plombe complètement l'oeuvre, détruise ses efforts de réussite, et par là même ses espoirs de faire quelque chose de sinon bon, surtout marquant. Je pense, et c'est purement subjectif, comme les délires que le mec se tape tout du long, que le rythme est pour une grande partie dans le succès du résultat final.


C'est extrêmement bien géré, et les codes cinématographiques s'assimilent parfaitement aux codes du comics originel. Tom Miller est un bon, peut-être même un futur grand; son travail, honorable, est bien soulevé par un montage efficace ( loin d'être clipesque ou épilleptique, ainsi que j'ai pu le lire par ci, par là ), et un humour ravageur.


Les plans, bien tournés, démontrent parfaitement l'aspect "cool" du personnage, le fun même de sa vie; on a envie de lui ressembler ( pas au sens propre; faut pas déconner, non plus ), de taillader du méchant à tour de bras, tout en leur balançant des phrases qui tuent, qui tuent autant que les deux katanas ( d'ailleurs foutrement badass ) que l'on aurait dans le dos.


Y'a pas à dire, être "Deadpool" relèverait du fantasme pur et dur. La manière que le film a de constamment se foutre de la gueule de ses acteurs et des producteurs de chez Sony ( ceux là même qui n'ont pas vraiment soutenu, monétairement, le film ) est justement hilarante. Le plus gros tripe viendra surtout ( attention, cette remarque est d'ordre personnel ) du bachage sur l'univers des "X-men", notamment leur timeline abraca-dantesque, avec une opposition ente McAvoy et Stewart. Une fois de plus, j'étais plié en deux (la vanne sur le père est juste magique, celle là aussi).


Face à lui, Ed Skrein, aka Ajax, du nom de la marque de lessive. Enfin, sûrement. Quand je l'ai vu au casting, j'avais peur, peur que le type joue comme dans "Transporteur : Refueled". Que nenni, mes amis ! Le mec est bon, très bon ! Faut quand même lui reconnaître un certain talent pour jouer la folie, pour nous balancer des regards de malade mental, et des sourires ayant un sous-texte clair et précis : "je veux violer ta mère, ta soeur et ton chien, buter ton nounours en peluche, et manger tes pâtes".


Les autres, à moi de vous dire que Deadpool est un plaisir de tous les instants, désormais mon film préféré du genre comédie/action. C'est une grande adaptation, tantôt subversive tantôt sérieuse, et qui accumule les registres comme aucun autre pareil : l'on passe de la love story au film d'action, en passant par la science-fiction, l'humour, le film de super-héros et, bien sûr, le film d'horreur; la séquence du camp de transformation m'a étrangement rappelé "Hostel", tant c'est glauque, oppressant et viscéral. Une oeuvre qui a des tripes, et une âme. C'est rare, très rare.

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le 13 févr. 2016

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FloBerne

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